couleur

Restauration cercueil egyptien mbalyon 13

Un élément de cette “forêt de symboles”, la sémiologie de la couleur, le noir en Égypte ancienne.

Par Le 28/12/2016

 

Ankh hiero 1

ânkh, un symbole bien ancré dans l'Histoire de Kemet.

https://www.aime-jeanclaude-free.com/

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Plan de cette thématique.

 

Parfois …

Un symbole peut tout changer.

Et que dire de cette symbolique des couleurs ?

 

Elle variait en fonction du lieu géographique, de l'ère considérée, ...

Aussi ...

Au sein de l'ancienne Kemet, le noir, sujet de notre thématique, fut une couleur dés plus positive.

Évoquant cette terre riche et fertile avec les netjerou(t) associés à la végétation. Généralement ils avaient la peau verte, bleue voir même noire.
 

La couleur noire …

Elle ne signifiait ni la mort, ni le deuil en Égypte ancienne.

Elle symbolisait la fertilité.

 

Et si nous concevions le noir de la nuit comme pouvant permettre à la déité Nout d’avoir pu  régénérer le soleil et ce bien avant de donner naissance à l'aurore.

De la même façon, imaginons cette belle terre noire …

Gorgée des alluvions du Nil, du limon et qui était parée à recevoir dans ses entrailles les semailles. A permettre en fin de compte l’apparition de cette extraordinaire germination et ce afin d’engendrer une nouvelle moisson.

 

Hb 26 7 1294

Voici une palette sculptée en un seul morceau, en ivoire.

Elle fut teintée comme vous pouvez le constater de rouge, noire, ...

Bien visible, un cartouche ovale, celui d'Amenhotep III, Nebmaatre, avec l'épithète "Bien-aimé de Râ."

Probably from Upper Egypt, Thebes.

Edward S. Harkness Gift, 1926.

 

Nous pouvons remarquer six puits ovales contenant encore des pigments :

  • Bleu,
  • Vert,
  • Brun (?),
  • Jaune,
  • Rouge
  • Et bien sûr le noir d'aujourd'hui.

 

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1 26

Une étude concernant les pigments anciens.

Craie blanche, rouge et jaune ocre.

 Libyan Desert Glass area.

© Wadi Abou el Melik / Lien

 

Des couleurs bien symboliques ...

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"L'Harmonie du monde, anthropologie culturelle des couleurs et des sons en Afrique depuis l'Egypte ancienne" édition Menaibuc, 2000.

 

Une peinture qui était éminemment symbolique, avec cette polychromie dans "l'art égyptien", très codifiée :

  • Le rouge,
  • Le noir,
  • Le vert,

 

L' "art pour l'art" au sein de cette Égypte ancienne n'existait pas véritablement, du moins comme nous l'entendons aujourd'hui ! L’ensemble des œuvres créées le fut dans un objectif d’une praticité certaine comme :

  • Maintenir la grandeur et la félicité de Kemet,
  • La stabilité et la pérennité de cette civilisation pharaonique,
  • ... Alors le beau avait-il véritablement une valeur en lui-même, autre évidemment que celui de plaire aux netjerou(t) ? N’oublions pas la magie, elle devait avoir une place essentielle à ce moment-là, se trouvant ancrée dans bien des symboles ! Toutes ses couleurs devaient avoir des significations bien particulières ! Aussi, pouvons-nous connaître davantage le paradigme des déités si nous nous investissons de cette symbolique, c'est-à-dire de celle qui se réfère aux choix de leurs propres teintes de prédilection.

 

Significations bien précises et parfaitement indépendantes vis-à-vis de leur valeur esthétique.

Aussi devaient-elles forcément jouer un rôle essentiel sur le psychisme du peuple. Pour cela, souvenez-vous de la cosmétologie égyptienne antique. Elle n'était pas simplement considérée à la manière d'une "simple parure". Les couleurs des fards par exemple possédaient des valeurs évidemment esthétiques, mais sans aucun doute également thérapeutiques, symboliques, rituels, sacrées, ...

Cela nous révèle finalement des liens entre la technique et la symbolique.

Nous pénétrons ainsi au sein de la sensibilité sociale de nos anciens. Aussi, je vous invite à contempler les belles couleurs qui nous viennent du tréfonds de notre propre passé.

 

"Parmi tous les systèmes d'écriture au monde,

l'écriture hiéroglyphique est unique

 grâce à la possibilité supplémentaire qu'elle offre de différencier les signes par les couleurs.

Ainsi,

l'homme est de couleur rouge,

 la femme de couleur jaune,

une convention que l'on retrouve également dans le domaine des arts plastiques de l'Egypte ancienne.

L'écriture égyptienne met ainsi en évidence sa filiation avec l'art.

 En principe,

à chaque signe correspond aussi, à côté de la forme fixée, une couleur déterminée"

Erik Hornung.

 "L'esprit du temps des Pharaons".

 

Nous pouvons même pousser notre questionnement jusqu'à nous demander si nos anciens avaient cette habitude, celle de peindre rituellement leur corps ? 

Non pas dans un quelconque rituel de dévotion Séthien, ou autre d'ailleurs, mais davantage au sein d'un rite pastoral.

 

Kushites bringing gold to egypt tomb of viceroy huy thebes

Le noir, fut-elle cette couleur invisible tant elle était présente le limon, ... ?

Kushites bringing gold to Kemet.

Hypogée of Viceroy Huy.

Thebes.

Source

 

Serge Sauneron fut-il abscons lorsqu'il s'interrogea ainsi ?

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"La lumière,

pour les Égyptiens,

est une pluie de petites particules lumineuses (photons),
comparable à la fine poussière qui sort d'un tamis
(nkr)"

 

Les Kmtyw pouvaient-ils véritablement concevoir la lumière et ce à la manière d'un faisceau d'ondes ?

Les vibrations se propageant dans l'espace ... ?

Permettez-moi d'en douter quelque peu.

 

Pouvaient-ils véritablement concevoir quelques corrélations entre :

  • La lumière,
  • Et la couleur ? Cette dernière fut en tout cas considérée primordiale dans cette antiquité. Pouvait-elle alors être intégrée au vivant puisque en relation avec la nature ?

 

"Youn" ne signifiait-il pas en même temps :

  • Couleur ?
  • Et "Caractère d'un être humain" ? N'était-elle pas, elle aussi, empreinte de puissance ?

 

Quelques graphies concernant les couleurs ...

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Et comme vous savez ...

Un même mot pouvait avoir au sein de cette écriture hiéroglyphique maintes graphies.

 

Ainsi :

  • iwn ...

Cela représentait bien l'essentiel de la graphie.

Pouvant être interprété comme étant la "Couleur" comme d'ailleurs la "Nature", ...

 

Iwn

 

Aussi vous voyez :

→ Du "roseau",

→ Du "cheveu",

→ Une ondulation rapide,

→ Un pinceau.

 

  • irtyw ...

Cela peut-être transcrit comme "couleur", en nom ...

Et "bleu", en adjectif ...

 

Irtyw          ou        Irtyw2

 

Au sein de la 4e dynastie ...

2 613 à 2 494 B.C.E ...

Les chercheurs auraient découverts des traces de pigment bleu, le fameux "bleu égyptien" : certainement la première couleur synthétique ! Ceci pourrait fort bien expliquer cette double signification quant à la graphie irtyw.

 
  •  drwy ...

"Couleur",

"Peinture",

"Mur". Cette troisième graphie est cependant bien plus incertaine.

 

Drwy

 

  • ...

 

Les pigments dans l'Égypte antique ...

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Nos A.E usaient donc de minéraux disponibles au sein même de leur territoire. Seulement leur technique se trouve aujourd'hui quelque peu perdu. Certaines recherches sur des pains de pigments ont permis aux chercheurs de redécouvrir une "certaine méthodologie".

 

Comme la cuisson :

  • D’un mélange de silicium,
  • De calcium,
  • Et de cuivre avec ce fondant sodique bien connu des prêtres réalisant les momifications et ce afin d'en obtenir du vert comme du bleu.

 

Aussi au sein de la 5e dynastie, les artisans de Kemet utilisaient pas moins de sept couleurs :

  • Le jaune,
  • Le rouge,
  • Le bleu,
  • Le marron,
  • Le noir,
  • Le vert,
  • Le blanc.

 

Aussi, au sein de la 18e dynastie apparurent :

  • Trois jaunes,
  • Trois couleurs brunes,
  • Deux bleus,
  • Et deux verts... Ils obtinrent ainsi environ dix-sept teintes différentes.

 

La composition des couleurs principales était :

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  • Le blanc, le sulfate de calcium,
  • L'ocre jaune, le sulfate d'arsenic.
  • Le rouge foncé, l'oxyde de fer avec une petite quantité de sable.
  • Le rouge, l'ocre, le cinabre : selon Pline l'Ancien, le minerai de cinabre coûtait aussi cher que le bleu d’Alexandrie : 50 sesterces la livre i.e. 15 fois le prix de l’ocre rouge d’Afrique.
  • Le bleu, le lapis-lazuli pulvérisé, ou une classe plus chère obtenue à base de verre coloré avec du silicate de cuivre, puis dans la poussière.
  • Le rose, le sulfate de calcium coloré par une substance organique.
  • ...


Les pigments se mélangeaient :

  • Selon la nécessité du moment,
  • Avec de l'eau bien sûr,
  • De la gomme également : comme celle provenant de l'acacia par exemple. Cet ingrédient, avec le recul d'aujourd'hui semble avoir été très judicieux.
  • ...
  • Ils érigeaient donc des pigments naturels tout en ayant probablement su inventer le premier synthétique. Des extraits de terres de teintes différentes, une pâte de couleur, qu'ils mélangeaient avec du blanc d'œuf et les dissolvaient avec de l'eau pour pouvoir l'appliquer sur les murs, recouverts d'une couche de plâtre sec. Les travaux des artisans ont passé ainsi les millénaires. Gardant leur éclat et, en partie parfois, leur couleur originale ce qui nous laisse subodorer que les mélanges opérés devaient être élaborés, en tout cas travaillés, ...

 

Le vernis quant à lui, ne serait apparu que vers la 19e dynastie (?).

 

http://www.gzhphb.com/gpPic/600/0/mmbiz.qpic.cn/mmbiz/YXmibEdnBiaTGx1bcrPhFIgUb0D7TTku6JrG9m4UxjyLx7HVlvlHX7DLG6AzYn8sG7ibyfRj433esRf54AhhM6oHw/0?wx_fmt=png

Le bleu égyptien.
Le premier pigment synthétique, du silicate de cuivre et de calcium.

Il représente une étape importante dans le développement de la civilisation humaine

et

même de la chimie en quelque sorte. 

Source