Qu'appelle-t-on bleu Égyptien, la fritte de bleu égyptien ? Une phase vitreuse avec une cristallisation ? Un matériau céramique ?

 

 


 

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Qu'appelle-t-on bleu Égyptien, cette fritte de bleu égyptien ? Une phase vitreuse avec une cristallisation ? Un matériau céramique ?

Jean-Claude AIME Par Le 23/11/2020 0

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"Vivre" …

 

"La vie" …  https://www.aime-jeanclaude-free.com/

"Vivre, c'est naître lentement."

Une citation d'Antoine de Saint-Exupéry.

 

Logopdf  Plan de cette thématique ...

 

⇒ Pour l'élite pharaonique, la couleur était la vie.

Ainsi, le sculpteur fut dénommé "séankh" / "celui qui donne la vie".

Nonobstant ...

Il ne devait pas donner la vie simplement en extrayant une figure d’un bloc de pierre ou d’un morceau de bois ! Il devait ajouter à la sculpture une dernière étape essentielle, les couleurs, donnant ainsi l’apparence de la vie et qui de fait l’animait : les "scribes du contour" avec l’aspect sacré de ce qu’ils devaient rendre magiquement vivant.

 

⇒ Pour l'admirateur moderne que nous sommes, la teinte est porteuse de vie aussi.

Même si d'aventure, nous sommes parfaitement conscients que ce paradigme fut bien encodé et ce jusque dans ses couleurs !

  • Le vert symbolisait la régénération,
  • Le noir la terre fertile, une "poudre pour rendre l’œil expressif",
  • Le bleu, le Nil, le ciel, où se trouve d’ailleurs un Nil céleste peuplé d’étoiles jaunes à cinq branches qui sont sans doute des étoiles de mer.
  • ... Les "fresques" qu'ils nous ont laissés font rêver, paradoxalement au fait qu'ils possédaient un nombre limité de pigments autant du reste quant aux moyens utilisés.

 

Cependant longtemps ...

L’homme n’a pas su fabriquer cette couleur bleue, elle fut même absente des peintures rupestres.

 

Ce sont bien les Égyptiens anciens qui,

les premiers,

auraient réussi à la produire

et ce sous la forme

d’un pigment artificiel.

 

Voici donc le "bleu égyptien" ...

Il fut certainement "le premier pigment" créé par l’homme, il y a cinq millénaires en Égypte et en Mésopotamie. Il a longtemps fait l’objet d’un monopole ainsi que d’un commerce prospère et ce dans le bassin méditerranéen.

Depuis la préhistoire jusqu'au Moyen Age ...

  • Ainsi dans les peintures préhistoriques, le bleu manquait car il y avait fort peu de minéraux bleus et ceux qui le furent étaient chimiquement instables ou bien trop difficiles à utiliser.
  • Les premières preuves de l'utilisation du bleu égyptien se trouvent au sein de la quatrième dynastie (vers 2575-2467 B.C.E). Il apparaît alors sur des sculptures en calcaire, ainsi que sous la forme d'une variété de joints cylindriques et de perles.
  • Au Moyen-Empire (2050-1652 B.C.E), il a continué à être utilisé comme pigment dans la décoration des hypogées, des peintures murales, des meubles et des statues,
  • Quant au Nouvel Empire (1570-1070 B.C.E) il a commencé à être plus largement utilisé et ce dans la production de nombreux objets.
  • De plus se fut un produit qui connut une grande diffusion à l’époque romaine.

 

Rouge,

Jaune,

Vert,

Marron,

Noir,

Et blanc.

Seul manquait le bleu !

Et ce pour une simple explication visiblement, il n’existait que très peu de minéraux bleus !

De plus …

Réduits en poudre, rares furent ceux qui semblaient conserver un pouvoir colorant. De ce fait, il apparaît que les peintres devaient disposer d’une "pauvre palette" de nuances. Des pigments noirs, bruns, jaunes et rouges peuvent être trouvés, extraits des minerais ou des sols, de telle sorte que ces couleurs furent certainement considérées communes, et bien pauvre et ce pour représenter leurs divinités.

Le bleu fut rare, cher, précieux, divin ...

Nous examinerons donc ici comment l'Égyptien ancien a pu obtenir un pigment bleu qui ne s'est pas dégradé avec le temps, tant divin il fut !

 

Ainsi les artisans du bassin méditerranéen furent amenés à élaborer un pigment : le "bleu égyptien".

Nomenclature qui date visiblement de l'année 1830 par Jean-François Léonor Mérimée et ce au sein d'un traité quant à la peinture à l'huile.

Il fut comme vous savez le père de l’écrivain Prosper Mérimée ...

 

Ainsi :

  • En quoi consiste le bleu égyptien ?
  • Quand ce premier pigment synthétique a-t-il commencé à être fabriqué ?
  • Comment ?
  • Où son emploi s’était-il diffusé ?
  • Pourquoi le bleu était-il considéré comme si important ?
  • D’où viennent leur bleu ?
  • Pourquoi une teinte aussi innovante a-t-elle disparu ?
  • ...

N’oubliez jamais, l’archéologie n’est pas une science exacte :

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 Photos de différents échantillons de bleu égyptien provenant de Pompéi (L. C.).

 

Le bleu égyptien selon Lécrivain en 1987 :

Il répond parfaitement à la définition actuelle d'un matériau céramique : un matériau solide constitué de cristaux anhydres cristallisés, éventuellement associé à une phase vitreuse, formé par synthèse et consolidé à haute température.

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Silicate de cuivre calcique ; "khesbedjiryt" signifie "lapis-lazuli fabriqué", il formait alors un substitut du lapis, une pierre précieuse ... 

"Fabriqué" ...

L’esthétique de la technè ...

Et que dire des progrès techniques qui l'ont fait advenir sous cette forme ?

 

Plan de cette thématique ...

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Synthétisons un peu ce long cheminement historique :

  • Il est prouvé que notre pigment coloré fut usité par "nos" anciens Égyptiens dès 2600 B.C.E. et est devenu ce colorant bleu primaire utilisé dans la Kemet ancienne et ce jusqu'à travers les périodes romaines de l’Égypte (vers 30-395 EC)
  • En dehors de ce pays baigné des dieux, le bleu égyptien apparaît dans les incrustations mésopotamiennes du milieu du 3e millénaire B.C.E. 
  • Par la suite il a continué à être produit dans tout l’ancien Proche-Orient et méditerranée à travers le 4ème siècle C.E et apparaît alors dans les peintures murales à Pompéi. 
  • Au 9ème siècle CE, les instructions pour faire le bleu égyptien auraient visiblement été perdues ou oubliées. 
  • Le pigment fut ensuite tombé hors d’usage et de production jusqu’aux années 1800, quand les scientifiques ont déterminé sa composition en étudiant des exemples connus.

 

→  Les Égyptien ont modelé et moulé de petits objets en "bleu Egyptien" et pas que ...

 

→  Du bleu, du bleu, ... et encore du bleu !

 

→  Le "bleu Égyptien" ...

 

La fritte émaillée et la faïence égyptienne ...

 

Le bleu égyptien, fut une matière parfaitement artificielle.

 

Quant à sa teinte ...

 

L’invisible qui devient visible ...

 

Le crottin d'âne fut peut-être un excellent accélérant pour la combustion !

 

Etudes scientifiques ...

 

 

Partons maintenant vers le règne d'Aménophis III ...

 

→  Une anecdote peut-être et ce dans une église de Barcelone ?

 

  Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

 

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The ‘Ankh’ (Life) on the 'neb’-basket,

flanked by two 'Uas’-scepters (symbol of Power and Dominion).
Glass inlay
(1.7x1cm), 100 BCE–100 CE;

now in the Metropolitan Museum …

 

"On a évalué à quelque 1 400 kilos la quantité de pigment bleu nécessaire à la décoration d’un temple pharaonique.

Comment les Égyptiens parvinrent-ils à s’en procurer en si grandes quantités ?

En fabriquant le premier pigment synthétique de l’histoire humaine, dont la plus ancienne trace a été retrouvée à Nekhen (Haute-Égypte) et remonte à 3 250 ans B.C.E.

Depuis la plus haute Antiquité,

les habitants de la vallée du Nil furent de grands amateurs de pierres,

et plus spécialement de lapis-lazuli,

qui,

avec ses cristaux de pyrite, leur évoquait le ciel nocturne.

Mais celui-ci étant rare, car venant d’Afghanistan, ils cherchèrent dès le 4e millénaire à imiter ce bleu intense dans leurs peintures.

Les chimistes des temples réussirent à synthétiser un pigment de cette couleur à partir

de minerai de cuivre, de sable calcaire et de natron, un mélange naturel de sels.

Leurs techniques de fabrication ont été décrites par les auteurs latins Pline et Vitruve,

initiés à Alexandrie,

bien qu’elle fût gardée secrète par les Égyptiens."

"Vérités et légendes" ( Perrin, 2022) -

QUENTIN Florence.

Les Égyptiens ont modelé et moulé de petits objets en "bleu Egyptien" et pas que ...

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Un des celebres hippotames bleus a traits noirs musee du louvre

Une cinquantaine d'exemplaire dans le monde.

Musée du Louvre.

 

"Le bleu en est profond, éclatant

et

le vert

reparaît avec les dynasties saïtes."

Gaston Maspero.

 

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Et voici une peinture, vous pourrez y observer ...
L'EgyptianBlue ...
Il fut utilisé à la fois seul et mélangé avec de la calcite pour donner une teinte verte.
En outre ...
L’ocre rouge (haematite) et le cinabre (sulfure de mercure, HgS) ont été trouvés dans les tons rouges.
 
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Source

 

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Source

 

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Le bleu égyptien

était d’un usage répandu dans les fresques et "l’art" statuaire de l’Égypte ancienne,

comme en témoigne ce buste de la reine Nefertiti (vers –1350) conservé au Musée égyptien de Berlin.

© Shutterstock / Vladimir Wrangel

 

Des dizaines de statues ponctuent les parois des deux etages du tombeau photo ministere des antiquites egyptiennes facebook 3481cc3458e53343f2ee24c643c60a36ddf2979f

Voyez ce beau bleu

qui date de la 5e dynastie,

toujours vif de teinte : très pérenne cette couleur !

Voici donc une dernière demeure au sein même de Saqqarah, vieille de 4 400 ans.

" ... est exceptionnellement bien préservé, avec des sculptures à l’intérieur" selon Khaled El-Enany.

Un prêtre de haut-rang nommé Wahtye.

 

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"Ba souls on the astronomical ceiling at Dendera !

Four souls in the form of human-headed birds inhabit the astronomical ceiling in the outer hypostyle hall of the Hathor Temple at Dendera.

© Amr Elkaramany.

 

D'ailleurs, ils l'employèrent partout ce fameux bleu :

  • Les stèles,
  • L'art glyptique,
  • Ornementation des vases,
  • Les papyrus,
  • Les sarcophages,
  • Les peinture murales et ce visiblement à partir de la 4e dynastie et ce jusqu'au Moyen Age : elle est du reste l'unique pigment bleu !
  • Des objets divers :

Scarabées,

Sceaux,

Statuettes,

Vases, ..., ont été façonnés en bleu égyptien massif, à ne pas confondre d'ailleurs avec les vases glaçures dénommés "faïence" égyptienne

  • Les décors des temples étaient tous parés du célèbre "bleu égyptien", dont le nom se traduisait à peu près ainsi : "Lapilazuli fabriqué".
  • ...

 

La dernière attestation de son utilisation remonterait au 9e siècle de notre ère, au sein d'un église celle de San Clémente de Rome (Lazzarini 1982).

 

Il fut utilisé pendant toute l'antiquité ...

Les romains quant à eux l’ont surtout utilisé sous la nomenclature de caeruleum. C’est d’ailleurs grâce à Vitruve notamment que nous connaissons la recette de fabrication. Les chercheurs ont même retrouvé du bleu égyptien au fond d’un pot et ce sur le site de Pompéi.

 

Some artifacts from petrie s excavations

Some artifacts from Petrie’s excavations.


Du bleu, du bleu, ... et encore du bleu !

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Plan de cette thématique ...

 

La poudre naturelle de Lapis-Lazulis, cette pierre des netjerou(t) (des divinités) :

 

Minéraux très rares, provenant d'Afghanistan ...

Et de ce fait, il devait être extrêmement cher.

Le consensus actuel est que nos anciens égyptiens auraient alors cherché à le substituer et ce pour la décoration pariétale, une teinte bleue égalant celle du Lapis-Lazulis, minerais dont sa rareté le réservait à la bijouterie.

 

Afghan lapis lazuli

C’est une pierre qui lorsqu’elle est pure peut s’utiliser simplement broyée très finement en adjoignant, en fin de broyage, un alcalin gras léger (lessive).

Elle est composée de différent minéraux : la lazurite (responsable de sa couleur), la calcite et la pyrite de fer.

 

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A sample from the Sar-i Sang mine in Afghanistan,

where lapis lazuli has been mined since the 7th Millennium BC.

  Lien

 

http://www.gzhphb.com/gpPic/600/0/mmbiz.qpic.cn/mmbiz/YXmibEdnBiaTGx1bcrPhFIgUb0D7TTku6JrG9m4UxjyLx7HVlvlHX7DLG6AzYn8sG7ibyfRj433esRf54AhhM6oHw/0?wx_fmt=png

La poudre de Lapis-Lazulis donne bien un bleu ...

 

Ainsi étant donné son prix de revient ...

Les Égyptiens lui ont donc préféré en fait un pigment bleu dont le secret de fabrication était transmis de bouche à oreille. Il s'agit probablement d'un des premiers colorants artificiels, dont l'origine remonte à la 4e dynastie ...

La poudre de Lapis-Lazulis donne donc "un bleu".

En fait ...

Elle ne fournit qu’une poudre d'un bleu-gris pâle, inutilisable comme pigment perdant de sa beauté initiale.

 

Il existe bien une technique qui permet d’extraire le minéral bleu (la lazurite) de cette poudre afin d'obtenir un pigment utilisable, l’outremer. Nonobstant, il semble qu’elle n’ait été mise au point que vers le 2e siècle B.C.E et ce au Turkménistan. Elle semble alors n'atteindre l’aire méditerranéenne que vers le 8e siècle !

Le nom de bleu outremer vient de la provenance même du lapis-lazuli : outre la mer.

Il ne semble pas d'ailleurs que son usage fut très répandu dans le monde égyptien ou romain, la fritte d’Alexandrie (bleu égyptien) lui faisait grande concurrence d’autant qu’il était plus abondamment disponible et meilleur marché.

Théophraste et Pline le cite pourtant comme pigment, sous les noms, pour l’un de "kyanos" (*) et pour l’autre de "cæruleum scythicum".

 

(*) D’après la description qu’en fait Théophraste cela pourrait aussi correspondre au bleu égyptien. Il dit que ce pigment fut découvert par un souverain et mis au point à Alexandrie (Vitruve reprendra l’anecdote.).

 

Et voici la lazurite naturelle :

 

Lazurite

Source

 

Et, il est bien vrai ...

Une technique demeure ...

Celle-ci permet d’extraire le minéral bleu de la lazurite.

Une forme altérée de carbonate de cuivre (Cu3(CO3)2(OH)2) qui au fil du temps se "métamorphose" en malachite verte (Cu2CO3(OH)2).

 

Pigment bleu outremer

Pigment bleu outremer.

 

Lazurite ...

Carbonate de cuivre ...

Avec cette possibilité d'en trouver dans le Sinaï, le désert oriental.

 

Et voici le légendaire bleu égyptien, synthétique quant à lui !

 

La littérature classique et archéologique mentionne :

  • Kyanos,
  • Caeruleum,
  • Bleu vestorien,
  • Bleu de Pouzolle,
  • Bleu Pompéen,
  • Hsbt iryt / Lapis-Lazuli fabriqué,
  • PB31,
  • ... Ces différentes appellations qualifient toutes une seule et même réalité, le bleu égyptien, pigment synthétique et donc, crée par l’Homme ancien !

 

Dans la langue égyptienne antique ...

Il était donc connu sous le nom de hsbd-iryt, ce qui signifie lapis-lazuli artificiel / fabriqué, révélateur de l'obsession des anciens pour cette pierre précieuse.

 

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"... h) Bleu égyptien."

© openedition. / © Daniel Le Fur.

 

Le bleu de cobalt a été aussi suggéré.

Un minéral cependant très rare ...

Nonobstant ...

Ce pigment semble lié à l'industrie du verre et aux glaçures des céramiques et n’a jamais été obtenu indépendamment.

 

La turquoise ...

Pierre opaque, elle fait partie de la classe des minéraux bleu-vert composée de phosphates-cuivre-aluminium.

L’aspect semi-opaque et la couleur bleue de la pierre turquoise sont surtout dus à la quantité de cuivre qu’elle contient, cependant, la turquoise d'Égypte était plus verte, très nettement reconnaissable et provenait du Sinaï.

Le gisement de turquoise en Égypte a été exploité pour la réalisation des plus belles parures des pharaons et des reines depuis la troisième dynastie voire les incrustations de turquoises sur les masques funéraires et autres parures magnifiques de Ramsès, Toutankhamon, ... tout comme certains objets de culte dans la chambre funéraire de la pyramide du Roi Djoser.

 

→ ...

 

Le "bleu Égyptien" ...

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Plan de cette thématique ...

 

Il offre donc en effet l'aspect de la fritte, mais sa composition en est bien différente.

 

Il s'agit en fait d'un composé cristallin de synthèse obtenu par fusion de :

  • Cuivre, il est ce minéral qui semble dominer en cet âge du bronze.

Au 3 et 2e millénaire B.C.E ...

Il devait être "facile" de se le procurer sous forme par exemple de scories, ... Les chercheurs semblent déduire ce réemploi de la présence d'étain et de plomb, minerais qui entrent dans les alliances cuivreuses.

  • Sable siliceux,
  • Sodium ou potassium.
  • ...

 

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Sic : Le premier pigment de synthèse, le fameux "bleu égyptien",

ici retrouvé tel quel dans son contenant à Pompéi.
Ce pigment était fabriqué en faisant fondre du sable siliceux,

associé à du minerai de cuivre et de la roche calcaire, constituant une pâte de verre bleue,

qui est ensuite réduite en poudre et dont la composition chimique résultante en est CuCaSi4O10."

© Lucius Gellius

 

C'est un matériau qu'il ne faut surtout pas confondre avec la fritte émaillée !

 

Faience ball representing the pupil of the Eye of Re. Eton College Myers collection (ECM) 847. Diameter ca. 5 cm

Faience ball representing the pupil of the Eye of Re.

Eton College Myers collection (ECM) 847. Diameter ca. 5 cm

 

Selon certaines proportions, ils obtinrent ainsi une teinte qui évoquait la turquoise.

Les mélanges jaune et bleu étaient bien utilisés pendant les périodes dynastiques.

 

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Plusieurs mélanges et pigments verts ont été détectés dans les artefacts de l’Égypte ancienne comme :

  • La malachite (Cu2CO3(OH)2),
  • La chrysocolla ((Cu, Al) 2H2SiO5(OH)4·nH2O),
  • Le vert égyptien (CaCuSi4O10),
  • L’hydrate de terre verte (silicates de potassium de fer),
  • ...

 

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Indigo, orpiment (As2S3) and yellow ochre (FeOOH).

Source

 

Ainsi, les mélanges des verts égyptiens rentraient aussi dans la composition du bleu du même nom avec notamment :

  • Indigo,
  • Orpiment (As2S3),
  • Ocre jaune (FeOOH),
  • ...


La fritte émaillée et la faïence égyptienne ...

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Plan de cette thématique ...

 

Techniquement ...

Une fritte est un matériau céramique qui a été fondu pour former un verre, trempé et granulé. Les frittes sont importantes dans la fabrication des émaux et des émaux céramiques.

 

Quant à la faïence siliceuse ...

Les ingrédients ne furent ni rares ni même précieux.

C'est un "matériau à base de quartz en poudre recouvert d'un véritable revêtement vitreux, généralement dans un verre isotrope transparent bleu ou vert".

Tjehenet, il est bien distinct du pigment cristallin bleu égyptien .

Les matériaux manquent cependant de plasticité rendant certainement bien difficile sont élaboration au point que les chercheurs ont déjà observés des fissures, des craquelures, ...

Au cours du deuxième millénaire B.C.E, apparaissent des œuvres moulées !

 

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Faïence égyptienne.

Middle Kingdom Dynasty: Dynasty 12 Reign: Senwosret I to Senwosret II

 

Nonobstant ...

Sa production nécessite une équipe très organisée ainsi que des artisans très spécialisés, héritant d'une dextérité d'antan. 

 

Le bleu égyptien, fut une matière parfaitement artificielle.

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En fait les pigments bleu et vert étaient synthétisés !

 

Cette révolution technologique manifeste parfaitement la maitrise que nos anciens avait :

  • Celle du maniement des matières premières,
  • Et que dire des connaissances "chimiques",
  • Ainsi que de leur dextérité dans la manipulation à hautes températures.

 

Aucune source directe d'époque pharaonique ne nous renseigne réellement sur :

  • Sur la naissance,
  • La technique,
  • Ou même sur la date.

 

Ce fut bien un pigment synthétique et de plus certainement le plus ancien qui soit ! Ce qui implique que cette couleur ne se trouve pas dans la nature à la manière du précieux lapis-lazuli.

De plus, cette teinte est devenue le colorant bleu primaire utilisé dans la Kemet ancienne à travers les périodes romaines de l’Égypte (vers 30-395 EC).

Aussi pourquoi une telle teinte, aussi innovante et unique, a-t-elle disparu ?

C’était certainement, en partie, à la suite de la chute de l’Empire romain ! (?). Les artisans égyptiens romanisés avaient tendance à utiliser plus de rouges, de jaunes et de blancs ...

 

Une matière synthétique :

⇒ Une pâte de verre.

 

" ... l'utilisation du verre,

dont [les Égyptiens] avaient acquis la technique,

au moins dès le règne d’Osirtasen Ier,

il y a plus de 3800 ans ;

et le processus de soufflage de verre est représenté, au cours de son règne, dans les peintures de Beni Hassan,

de la même manière qu’il le sera sur les monuments plus tard,

dans les différentes parties de l'Égypte, à l'époque de la conquête perse.

La forme de la bouteille et l'utilisation de la canne sont indiquées sans équivoque ;

et la teinte verte de la matière en fusion,

extraite du feu,

prouve suffisamment l'intention de l'artiste."

John Gardner Wilkinson

 

Une matrice vitreuse, au sein de laquelle est dispersé un élément cristallin ayant un indice de réfraction bien différent de cette phase de "moulage".

 

Capture 124

Matériaux résultant d'un frittage.

Voici donc "un frittage" en phase liquide.

Mélange des poudres / décomposition des carbonates.

Attaque du quartz par les alcalins et formation de la phase vitreuse.

Germination-croissance des cristaux de cuprorivaïte (en grisé) (CuCaSi4O10) au sein de la phase vitreuse,

et préférentiellement en surface des grains de silice (Q).

©

 

Puis vient un solide obtenu par "figeage" de ce liquide.

Ne cristallisant pas au cours d'un refroidissement suffisamment rapide.

En fait ...

C'est bien un matériau hors équilibre, présentant un contenu d'énergie interne supérieur à celui des produits cristallisés correspondants, mais dont le retour à une situation d'équilibre stable, c'est-à-dire la cristallisation, ne peut se faire même après des durées considérables !

 

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Synthèse du bleu égyptien (BE).

Principe du frittage réactif en phases solides d'un mélange de poudre d'oxydes de cuivre (CuO), de chaux (CaO) et de quartz Q.

Notez les zones de contact par lesquelles se font les échanges diffusionnelles (b), qui se soudent par des collerettes.

Le matériau obtenu n'est homogène qu'au bout d'un temps infini.

Contrairement au cas précédent, il est faiblement consolidé.

 © / Source.

 

A 5

Voici quatre "boulettes" de bleu égyptien d'époque romaine IIe-IIIe siècle.
Ce pigment était utilisé pour colorer de bleu les enduits muraux.
La Tête d’Or, Bassing (Moselle), 2008.
"C'est ainsi que les archéologues de l’Inrap ont retrouvé de petites boulettes de bleu égyptien dans le comblement d'un fossé d'enclos à Bassing, sur le site d'une villa gallo-romaine. Cette découverte suggère que la fastueuse demeure mosellane était ornée de peintures."
selon Laurent Thomashausen de l'INRAP.
© Inrap.

 

Ainsi, les composants de base furent finement broyés, ..., un fondant sodique, un minerai de cuivre, du sable siliceux, des roches calcaires :

 

  • Mélangés à de l'eau, des "boulettes" comme ci-dessus furent alors façonnées.

→ Les chercheurs supposent même que la ferraille de bronze était la principale source de cuivre, car de l'étain a été trouvé dans certains échantillons de bleu égyptien.

 

  • Mises à sécher.

 

  • Placées au sein du four (de potier ?) en atmosphère oxydante, entre 870° et 1100°C.

→ En fait c'est une cuisson en phase clos dont la température doit être maintenue à "1080°C" pendant 24H à 48H : nos anciens devaient visiblement maîtriser l’art du feu, à la base de cet art de la céramique.

Il y a alors synthèse à l'état solide du pigment bleu (cuprorivaïte), en une sorte de glaçure.

→ La silice fusionne alors afin d'élaborer une base de verre dans laquelle les sels de cuivre et de calcium sont en suspension, connue sous le nom de fritte de verre : chimiquement très stable en milieu acides et alcalines, ce qui le rend très résistant à la décoloration. 

→ Au vue de sa composition, le bleu égyptien ne montre aucune réaction avec les autres pigments trouvés dans d'autres peintures et objets. 

→ D'ailleurs une lumière intense n'influence pas non plus sa couleur, comme en témoigne le bleu égyptien qui a été exposé pendant des milliers d'années sous les rayons et la chaleur de Râ sur les monuments égyptiens.

 

  • Suivit par un refroidissement et ce très lentement, au sein même du four.

 

  • La glaçure résultante fut brisée et finement broyée en poudre. 

→ Les cristaux ainsi obtenus sont d’une taille d’au plus 2 mm de long par 0,5 mm d’épaisseur, et possède cette particularité, celle d’être biréfringents.

→ Ainsi, les "boulettes" donneront une poudre dont la finesse conditionnait bien l'intensité du bleu.

 

  • Quant à l'élaboration de la peinture ...

→ Elle aurait été obtenue par mélange du pigment avec de la gomme arabique, de ..., dissoute dans de l'eau.

 

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Admirez cette formidable vue stratigraphique,

celle d’une couche picturale de bleu égyptien

et ce sur son enduit d’origine.

  © openedition. / © Daniel Le Fur / (Plâtre, poudre de calcaire et sable).

 

Les techniques de fabrication de ces pigments ont été "décrites" par certains auteurs latins comme Pline, Vitruve, ...

Aussi ...

Voici un traité, "De architectura" / "au sujet de l'architecture" : il fut écrit vers 15 B.C.E par Vitruve, un architecte romain du Ier siècle B.C.E. et dédié à l’empereur Auguste.

Il livra partiellement une recette ! 

Nous serions donc en présence d'une sorte de pâte de verre, à laquelle aurait été incorporé un silicate double de calcium et de cuivre : la cuprorivaïte. Un mélange de sable siliceux, de calcium, de cuivre et de fondants comme des cendres végétales, était porté à haute température (autour de 900°C avec une plage de température de 100°C) en un labs de temps pouvant aller entre 24 et 48 heures.

Il y avait visiblement deux processus de formation quant à la cuprorivaite (cao, cuo, 4sio#2), essentiellement conditionnés par la teneur en fondant de départ : par diffusion des atomes à l’état solide ou par germination du cristal en milieu liquide.

Le produit final se présentait donc le plus souvent sous forme de petites boulettes de deux à trois centimètres de diamètre.

 

Quant à sa teinte ...

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Plan de cette thématique ...

 

Une gamme de bleu ...

D'une couleur qui pouvait aller du claire à une couleur bleu foncé.

Elle dépendait des changements soigneux quant aux traitements pour le produire ainsi que des compositions légèrement différentes du pigment. 

  • Une couleur plus claire a été obtenue en réduisant la taille des grains pendant le broyage. 
  • Le bleu égyptien peut également être produit avec un ton violet, un procédé de fabrication connu des Assyriens qui préparaient une fritte violette pour un glaçage, cependant nous ne savons pas s'il a été utilisé comme pigment.

 

Après 2 500 B.C.E ...

Les anciens Égyptiens semblent s'être lancés dans la fabrication de masse quant à notre pigments bleus et auraient produit au moins trois teintes différentes de bleu. 

  • L'un était fabriqué à partir du minéral lapis-lazuli, et était d'un bleu profond riche.
  • Un second était un composé complexe de silicate ou de verre qui pouvait être utilisé pour faire de la faïence bleue,
  • Et un troisième était un complexe de silicate bleu avec du natron contaminé par du cobalt.

 

Il s'agit d'un des pigments bleus :

  • Les plus stables et résistants aux conditions climatiques souterraines.
  • Offrant une grande variété de nuances selon le broyage plus ou moins fin de ses grains.
  • ...

 

Il devait y avoir bien des surprises au moment de découvrir la tonalité en cette fin de cuisson et ce paradoxalement au fait que nos anciens maitrisaient le feu ! (?)

Ainsi, un riche éventail de nuances devait demeurer allant du bleu-vert au bleu-brun.

La composition chimique du bleu égyptien évoluait au cours du temps. On ne peut s’empêcher de penser à ces magnifiques objets antiques d’un bleu tirant sur le vert. On ne sait pas trop pourquoi l’utilisation de ce pigment et sa technique de fabrication disparaissent dans le souvenir du passé, au cours du Moyen Âge.

 

Une photo diffusee le 19 juillet 2018 par le ministere egyptien des antiquites montre un atelier de poterie vieux de plus de 4 500 ans decouver egyptian antiquities ministry afp

Près d'Assouan, dans le sud de l’Égypte,

un atelier de poterie

remontant à l'époque de l'Ancien empire et vieux de plus de 4 500 ans,

nous sommes au sein de la 4e dynastie (entre 2 613 et 2 494 B.C.E),

soit la période à laquelle les pyramides du plateau de Guizèh, près du Caire, ont été construites.

Une photo diffusée le 19 juillet 2018 par le ministère égyptien des Antiquités.

© EGYPTIAN ANTIQUITIES MINISTRY/AFP/

 

La découverte a été effectuée lors de travaux autour du temple de Kom Ombo, sur les rives du Nil, à 40 km au nord d'Assouan, selon un communiqué du ministère.

 

Ainsi, la teinte pouvait varier selon :

 

  • Au fil du temps ...

Le bleu égyptien peut se décolorer en raison de la dégradation des composants ; dans ce cas, la couleur turquoise lumineuse se transforme en noir vert foncé et les particules s’effritent souvent.

 

  • La température de fonte.

La cuisson s’opère en atmosphère oxydante entre 870° et 1100°C.

Une température intérieure du four élevée favorise le vert : plus y a d'oxygène dans l'air de cuisson, plus le vert sera intense !

Nonobstant ...

Au sein d'une atmosphère de cuisson complètement réductrice (Un incendie par exemple) l'oxyde de cuivre se transforme en cupride au teinte brun-rouge.

Ainsi ...

Au sein de la Basse-époque, le vert semble avoir été assuré par une plus grande quantité de fer associé à une cuisson oxydante.

 

  • La durée de cuisson en vase clos,

Pendant près de 24H - 48 H ...

Puis refroidissement lent dans le four.

 

  • Et bien davantage encore vis-à-vis des impuretés affectant les minéraux utilisés dans la préparation.

La teinte pouvait donc être bien variable mais, pas seulement elle, la composition également pouvait fluctuer.

Dans cette atmosphère oxydante, les sels d'oxydes de cuivre donnent à la glaçure cette couleur oscillant entre le bleu franc et le bleu-vert. Les impuretés contenus dans la pâte siliceuse, comme par exemple les oxydes de fer bien abondant au sein du désert, peuvent infléchir la couleur vers le brun et le vert.

L'obtention du bleu franc dépendait du rapport entre sodium et potassium ainsi que l'emploi du cuivre pur et non des résidus d'alliages cuivreux de métallurgie contenant d'autres métaux comme l'étain, le plomb, ... 

 

Ce bleu fut en fait plus clair que :

  • Celui de l’époque et ce obtenu à partir du minerai d’azurite égyptien.
  • Et plus résistant à la lumière que le lapis-lazuli importé.

 

En conséquence notre bleu égyptien :

  • Est bien une matrice de verre colorée en bleu clair par du cuivre.
  • Quant à cette phase cristalline, elle est dispersée et est constituée par un silicate double de calcium et de cuivre (CaCuSi4O10), et est d’un beau bleu foncé.

Ce silicate est d'ailleurs identique à la cuprorivaïte, un minéral très rare en fait.

Et au vu de sa composition ...

Il n’est donc pas très étonnant que le bleu égyptien soit apparu en même temps que le verre, et ce vers 3 000 B.C.E.

 

Il y aurait eu d'ailleurs deux berceaux :

  • La Mésopotamie, où on l’appelait du reste uknû merku (lapis-lazuli moulé),
  • Et bien évidemment Kemet.

 

La texture du bleu Égyptien, à la différence de la fritte, est bien dense :

  • Son aspect est systématiquement mat,
  • Sa couleur homogène,
  • Et comme nous l'avons entrevu, appelé "bleu", les objets réalisés selon cette technique pouvaient en vérité bien varier et ce du brun au vert.

 

Différentes teintes de bleu :

 

  • Le Bleu (irtyu), il pouvait être obtenu à partir de silicate de cuivre calcique.

Utiliser comme symbole ...

Il pouvait alors représenter la sexualité entre les êtres humains.

 

  • Le Bleu clair.

Une métaphore quant à l’air, le ciel, ainsi qu'au netjer Amon cette déité de l’atmosphère, ainsi que Min-Amon d'ailleurs.

 

  • Le Bleu sombre (lapis-lazuli).

Attribution à cette belle voûte céleste la nuit, ainsi que celle des abysses.

 

  • Le Bleu turquoise

L’univers aquatique du Nil, d’où jaillit toute vie !

 

L’invisible qui devient visible ...

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Plan de cette thématique ...

 

Il existe bien des techniques d’imagerie scientifique très perfectionnées (Nous nous abstiendrons ici de rentrer dans les détails, même si au demeurant cette thématique est passionnante) rendant souvent possible l’étude rigoureuse des peintures des hypogées égyptiennes.

Ainsi ...

Les chercheurs peuvent être à même de mesurer et ce avec une très grande précision, comment la lumière est diffusée par la peinture.

 

Led rouge

Source

 

Et notre bleu égyptien synthétique possède une particularité "lumineuse" qui lui est propre, et qui aide tout particulièrement à sa détection au sein de peintures même très complexes.

Une propriété en plus rarissime si nous considérons sa nature minérale. Elle se dénomme la luminescence.

 

Adonc, lorsque le bleu égyptien synthétique se trouve éclairé au moyen d'une lumière visible, cette couleur "répond" en émettant une lumière infrarouge :

 

  • Une réponse tellement intense que les scientifiques sont aptes à détecter des traces, même si la couleur bleue demeure invisible à l’œil nu !

Les peintures murales sont alors éclairées au moyen de lampes à diodes électroluminescentes (LED), elles ont de fait cette particularité de ne pas émettre d' I.R.

Un appareil photographique adapté pour les I.R détecte alors le pigment bleu égyptien par sa luminescence. Une image ressort donc, celle de la répartition du bleu égyptien synthétique sur la paroi.

C'est bien la cuprorivaïte (CaCuSi4O10) qui a cette particularité, celle de réémettre dans l’infrarouge (910 nm) lorsqu’elle est éclairée en rouge (610 nm).

 

Pour en savoir plus : "The spatially resolved characterization of Egyptian blue, Han blue and Han purple by photo-induced luminescence digital imaging."Analytical and bioanalytical chemistry 394, no. 4 (June 2009):1011-1021. doi: 10.1007/s00216-009-2693-0.

 

Voici un beau sujet dont la prise de vue fut réalisée de façon tout à fait standard :

 

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"Nakhtamon victorieux de l’épreuve de la pesée du cœur :

le cœur était pour les anciens Égyptiens le siège des sentiments et des décisions.

Au moment de la mort, il devait être plus léger qu’une plume.

Nakhtamon, ayant passé cette épreuve avec succès, s’élève d’un battement d’ailes, justifié devant Osiris et transformé en un être semi-divin."

© Laboratoire d’Archéologie Moléculaire et Structurale (LAMS) / MAFTO-LAMS-CNRS.

 

C'est bien un ambitieux programme d’études et ce quant aux peintures égyptiennes. Il a été mis en place dans le cadre de la Mission archéologique française de Thèbes Ouest (MAFTO).

 

Et voici la même scène dans l’infrarouge :

 

W453 97807 carnet6 004

"La même scène dans l’infrarouge :

en blanc, le bleu égyptien qui est luminescent ;

en noir, le noir de carbone qui absorbe tous les infrarouges.

L’artiste a utilisé de touches nerveuses de bleu pour évoquer l’air remué par le mouvement des ailes de Nakhtamon."

© Laboratoire d’Archéologie Moléculaire et Structurale (LAMS) / MAFTO-LAMS-CNRS.

 

Un autre exemple si vous préférez :

 

Au louvre

Détail, cercueil à fond jaune, musée du Louvre.

 

  • ...

 

  • Une réponse en infrarouge telle que les scientifiques actuels pensent utiliser au sein de peintures industrielles et ce à des fins de refroidissement quant à des toitures : si nous nous référons aux chercheurs du Département de l’énergie du Laboratoire national américain Lawrence Berkeley. Cela aurait de fait un autre avantage, celui de pouvoir diminuer la consommation d’énergie par les climatiseurs.

 

Lien que vous pourriez éventuellement consulter : https://aip.scitation.org/doi/abs/10.1063/1.5019808

 

Outre son potentiel pour refroidir les bâtiments ...

Notre bleu égyptien pourrait servir à teinter nos fenêtres. Ainsi, le rayonnement infrarouge qu’elles émettraient pourrait en effet être capté par des cellules photovoltaïques posées sur les encadrements

 

  • ...

 

Études scientifiques ...

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Plan de cette thématique ...

 

Nombreuses sont les publications et ce depuis le siècle dernier, aussi, voici quelques études, non exhaustives bien évidemment :

  • Études des différentes phases : Delamare, 1997.
  • Expériences de fabrication : Wiedemann, 1982 / Tite 1984 / Onoratini 1997.
  • Caractérisation des ingrédients : Saleh, 1973.
  • Analyses élémentaires : Jaksch 1983 / Schiegl 1990.
  • Analyses quantitatives : Tite, 1981, 1884.
  • ...

 

C'est comme ...

Les analyses menées par Hariclia Brecoulaki, elles ont bien montré que le seul bleu usité pour les peintures murales dans les tombes macédoniennes datées entre le 4e et 2e siècle B.C.E est du bleu égyptien.

 

Certaines furent réalisées par exemple en utilisant deux méthodes d'analyses différentes et surtout complémentaires :

(Dans la revue d’Achéométrie, ArchéoSciences : année 1997, 21, en pages 121 à 130 de M. Blet / B. Guineau / B. Gratuze)

  • La spectrométrie d’absorption en réflexion diffuse,
  • Et l'activation de neutrons rapide de cyclotron.

 

Ils nous ont ainsi permis de comprendre bien davantage ce bleu égyptien ancien.

Ainsi ...

Si nous nous référons à l'analyse quantitative globale de pigments bruts et non ceux préparer dans les "peintures" : elle devait être obtenue par mélange du pigment avec de la gomme arabique (le suc de l’acacia nilotica) dissoute dans de l’eau, par ...

Nous pouvons alors constater que dans tous les échantillons demeuraient une "même" proportion quant à la chaux et le cuivre : ce dernier ayant visiblement différentes origines. Ceci suggère qu'il devait y avoir des "sortes de recettes précises".

Cependant, furent-elles écrites ?

 

Car, rappelons, peu de sources écrites furent retrouvées et ce avant l'époque romaine à part :

Dans son ouvrage "De Architectura", il explique comment il a été produit en broyant du sable, du cuivre et du natron et en chauffant le mélange, façonné en petites boules, dans un four. 

  • En fait, l'écrivain Isidore Sevilla (vers 560-636 CE) a mentionné pour la dernière fois le bleu égyptien dans son "Etymologiae" publié après sa mort (636 CE).

 

Et voici quelques reconstitutions :

 

Reconstruction d un atelier de poterie d ayn asil de la premiere periode intermediaire

Reconstruction d'un atelier de poterie d'Ayn-Asil,

Première Période Intermédiaire.

 

Capture four

Pour une cuisson oxydante comme pour notre bleu égyptien,

de l'oxygène était bien nécessaire pendant la cuisson,

et

cela devait certainement demander une conduite contrôlée de la cuisson.

Il faut aussi supposer que cette dernière a été faite à des températures allant jusqu'à 1 000 °C !

Reconstruction d'un four de potier de Thèbes au Nouvel Empire.

Source

 

Le crottin d'âne fut peut-être un excellent accélérant pour la combustion !

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Plan de cette thématique ...

 

Nos anciens Égyptiens étaient véritablement des métallos hors pair ! Ils étaient parfaitement aptes à faire fondre du cuivre afin d'usiner leurs outils.

Ainsi ...

Transposons-nous au Moyen-Empire.

Sous les règnes à la fois de Montouhotep IV et de Sésostris I (de ± 1997 à ± 1928 B.C.E).

 

Adonc ...

Projetons-nous au sein de ce laboratoire du préhistosite de Ramioul ainsi qu’à l’archéosite d’Aubechies et ce en Wallonie ...

Une équipe multidisciplinaire belges, de chercheurs, EACOM, aurait tenté de répondre à cette ultime question à savoir comment nos anciens parvenaient-ils à cet exploit au vu des moyens techniques dont ils disposaient à l’époque ?

Il semble avoir étudié les procédés antiques de la métallurgie quant au cuivre en Égypte pharaonique.

 

"L’objectif de la démarche scientifique

est d’améliorer notre compréhension du fonctionnement des fours de réduction du cuivre,

de reproduire les gestes des artisans égyptiens

et

de corroborer les hypothèses soulevées par les fouilles archéologiques

grâce au nouvel outil archéologique qu’est la science expérimentale"

Georges Verly, archéométallurgiste.

 

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Source

 

Nous sommes ainsi en pleine archéologie expérimentale !

A savoir recréer les outils d'une époque considérée et les essayer : ils ont visiblement bâti des fours de réductions antiques du cuivre.

Ils souhaitaient apparemment connaître quel aurait été le combustible employé ?

Du bois vert ?

Du crottin d'ânes ?

... ?

"... on dispose d’indices archéologiques spécifiant qu’à côté des fours,

il y a systématiquement du crottin d’âne

et

du bois vert d’acacia devenu sec.

On en ignorait la raison.

Dans le four d’Aubechies,

on a démontré que du bois qui vient d’être coupé permet d’atteindre 1200°C.

Ensuite,

on a constaté que l’ajout de crottin permet de descendre à 900°C,

soit la température idéale pour réduire la malachite en cuivre."

Georges Verly, archéométallurgiste,

voilà six  ans qu’il fouille un site métallurgique antique de Ayn Soukhna, non loin de la mer Rouge.

 

Souvenez-vous :

  • Des particularités du site d’Ayn Soukhna : la découverte de multiples ateliers de métallurgie du cuivre, datant du début du Moyen Empire (Abd el-Raziq et al. 2011).

Leur découverte fut une surprise car les fours de réduction avaient jusqu’alors été repérés près des mines, dans le sud du Sinaï. Pourquoi ce changement de schéma, pendant une courte période ?

La présence de bois et végétaux pouvant alimenter les fours dans la petite oasis qui entourait la source toute proche du site pourrait l’expliquer.

Abd el-Raziq M., Castel G., Tallet P., Fluzin Ph., Ayn Soukhna IILes ateliers métallurgiques du Moyen Empire, FIFAO 66, Le Caire, 2011

 

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Capture d'écran _ Batterie de 4 fours _

 

  • Près de 4000 hommes auraient visiblement participé à la construction du port de Khéops, ainsi il y avait apparemment deux ateliers de métallurgies.
  • Accompagnés de 4000 ânes.

 

En archéologie, nous ne sommes jamais sûr de rien !

Création d'un fac-similé, celui d’un four égyptien vieux de plus de 4 000 ans. Une centaine de fours à réduction datant du Moyen-Empire y ont été découverts. La copie conforme de l’un d’entre eux a été construite avec du grès, du sable et des pierres ...

Il serait parvenu à réduire un minerai de cuivre comme on le faisait au temps des pharaons.

Nonobstant ...

Il semblerait, pour donner suite à plus de 49 expérimentations, que ce fameux crottin d'ânes eut été un excellent accélérant pour la combustion !

 

Métallurgie du Cuivre en Égypte Antique : techniques de réduction et de la cire perdue

"Métallurgie du Cuivre en Égypte antique : expérimentation des techniques de réduction d'Ayn Soukhna

et

de la cire perdue de Qubbet el-Hawa" (Archeologia.be, 9 juin 2017)

 

Partons maintenant vers le règne d'Aménophis III ...

 

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Plan de cette thématique ...

 

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"Peintures provenant du tombeau du roi dans la Vallée de l'Ouest, rive gauche de Louxor enduit peint"

© Département des Antiquités égyptiennes du Louvre (Non visible actuellement) / N 521 A, N 521 B, E 13100.

Source

 

Une technique bien maîtrisée ...

Elle le fût en tout cas au Nouvel Empire et éminemment sous le règne d'Aménophis III (1391 - 1353 B.C.E).

Une technique particulièrement bien maîtrisée ...

Au point que nos anciens avaient parfois incrusté des motifs de bleu "Égyptien" dans des compositions décoratives faites en fritte émaillé blanche.

 

Une anecdote peut-être et ce dans une église de Barcelone ?

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Plan de cette thématique ...

 

Lors de travaux de restaurations, les chercheurs auraient découvert des pigments.

Ils étaient présents dans des décors sculptés.

Sis derrière l’autel d’une église espagnole du 12ème siècle ...

Plus exactement des traces du fameux et légendaire bleu égyptien.

 

915790

Source

 

 "Nous avons effectué une étude systématique des pigments

utilisés dans le retable au cours des travaux de restauration de l’église,

et

nous avons pu montrer que la plupart d’entre eux étaient d’origine locale

et "pauvres"

- à base de terre,

de chaux blanche,

et de cendres –

nous n’étions pas préparés à trouver du bleu égyptien"

Mario Vendrell,

publiée dans le journal Archeometry.

 

Des pigments qui ne furent plus utilisé depuis près de 700 ans !

Alors ...

Comment a-t-il pu bien se retrouver dans une église catalane ?

En fait  ...

Il apparaîtrait que ce monument, cette église, elle aurait été bâtie sur un ancien site romain, ou probablement une "boule" de bleu égyptien aurait été découverte.

 

Ils auraient donc employé cette belle couleur d'antan et ce afin de créer quelques ornementations :

 

"Mais seulement par petites touches,

une fois que la balle a été utilisé

le bleu a disparu"

Conclut M.VENDRELL.

 

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Ceiling painting from the palace of Amenhotep III.

Source

 

267689177 282705657211128 8384316178904121809 n269262489 282701597211534 4287760779306493279 nLa cité dorée perdue de l'Égypte

qui n'est pas dorée

et

qui n'a pas été perdue !

 

Alors, à suivre ...

J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire ! 

  

Osiris peut aussi avoir la peau bleue,  c'est une couleur liée au divin !

 

Clé de VIE 

 

Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

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Plan de cette thématique ...

 

  • Sources ...

 

http://www.planet-techno-science.com/sciences-humaines/le-mystere-du-bleu-egyptien/

 

Gérard Onoratini, préhistorien, chargé de recherche au CNRS : https://videotheque.cnrs.fr/doc=1080#

 

Voici la table des matières quant au "Livre VII" de Vitruve : voici un lien très pertinent ... 

→ De la rudération
→ De la préparation de la chaux pour faire le stuc
→ De la disposition des planchers en forme de voûte ; du stuc et du crépi
→ Des enduits qu'il faut faire dans les lieux humides
→ De la manière de peindre les murailles
→ De la manière de préparer le marbre pour de faire du stuc
→ Des couleurs naturelles
→ Du cinabre et du vif-argent
→ De la préparation du cinabre
→ Des couleurs artificielles
→ Du bleu d'azur et de l'ocre brûlée
→ De la céruse, du vert-de-gris et du minium
→ De la pourpre
→ Des couleurs qui imitent la pourpre. 

 

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"L’Homme de Vitruve"

Source

 

ALDRED C., Le Trésor des Pharaons, La joaillerie égyptienne de la période dynastique Tallandier, Paris, 1979, en page 17.

 

Etude physique du bleu égyptien : caractérisation, mécanismes de formation, altération : Marie-Pierre Etcheverry; Max Schvoerer; Université Bordeaux Montaigne.

 

"Ayn Soukhna, port de la mer Rouge à l’époque pharaonique" par Claire Somaglino (Archeologia.be, 12 juin 2017).

 

NIGRO (L.), The copper route and the Egyptian connection in 3rd Millennium BC. Jordan seen from the caravan city of Khirbet al-Batrawy, dans Vicino Oriente, t. XVIII, 2014.

 

Frizot Michel, "Mortiers et enduits peints antiques" études techniques et archéologiques, Centre de recherches sur les techniques gréco-romaines, Faculté des sciences humaines, université de Dijon, 1975.

 

Cros Henry et Henry Charles, "L’encaustique et les autres procédés de peinture chez les anciens,  Histoire et techniques", Erec, Puteaux 1988.

 

François Delamare, Bleus en poudres. de l’art à l’industrie : 5000 ans d’innovations, Presses des Mines, 2008, 422 p. (lire en ligne [archive]).


W. Noll, Mineralogy and technology of the painted ceramics of ancient Egypt. In: M.J. Huges (ed.) Scientific studies in ancient ceramics. Occasional paper 19. London : British Museum, 1981, (ISBN 0-86159-018-X).

 

Caractérisation de boules de bleu égyptien : analyse par absorption visible et par activation avec des neutrons rapides de cyclotron.

 

https://www.sciencesetavenir.fr

 

Th. Rehren, E.B. Pusch, A. Herold, Glass coloring works within a copper-centered industrial complex in Late Bronze Age Egypt. In: McCray, P (ed), The prehistory and history of glassmaking technology. Ceramics and Civilization 8. Westerville, OH: American Ceramic Society, 1998, (ISBN 1-57498-041-6).

 

J. Riederer, Egyptian Blue. In: E.W. Fitzhugh, (ed.), Artists’ pigments 3: 23-45. Oxford university Press, 1997, (ISBN 0-89468-256-3).

 

Hieroglyphe du groupe y symbolisant le scribe

 

Et voilà ce qui m'importe le plus finalement :

 

"Quand on étudie le passé,

il est impossible de ne pas jeter

un regard sur l’avenir"
Arnold Toynbee

 

1505455 10203484868350961 85408442 n

 

Aphorisme ...

Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !

Aucune prétention ...

Ne prétend pas tout dire ...

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Capture2 2

 

Ebih il louvre ao17551 n11

Close-up of the lapis lazuli inlays ...

In the 25th-century BC Statue of Ebih-Il.

Source

 

Ob 4edf73 fils de ra seigneur des deux terres 1

Fils de Râ, seigneur des Deux Terres, Aimé, doué de vie, comme Râ, à jamais.

 

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