Dans l'ancienne empire, ...
Héliopolis était alors un centre d'astronomie, comme "semble" en témoigner le titre du grand prêtre appelé "chef des observateurs". Et notre Bénou était alors sous les traits d'une sorte de passereau, plus exactement de la bergeronnette printanière i.e. Motacilla flava, une migratrice ! Elle hiverne au sud du Sahara.
Elle se reproduit dans les zones :
- Marécageuses,
- Les prairies humides,
- Les marais. Aussi avons-nous plus de chance de la voir près d'un point d'eau. La femelle construit son nid rudimentaire caché dans la végétation du sol. Il est garni de tiges fines et de crins. Elle couve ainsi pratiquement seule. Quant au mâle, il aide à nourrir les jeunes.
Nous sommes maintenant au sein de la 5e dynastie.
Et selon une certaine légende, elle aurait été issue ...
D'une union de Râ avec une des prêtresses du temple d’Onou. Les pharaons de cette 5e dynastie y édifièrent donc, en plus de leurs complexes funéraires de Per-Ausar (Abousir) et ce au nord de Saqqarah, des temples solaires dont l’élément principal était bien le Benben, cet obélisque massif édifié sur une plateforme.
Hérodote l'avait en très grande considération, alors que Platon comme Eudoxe du reste semblaient y avoir séjourné.
Voici l'Héliopolis des grecs (hélios = soleil), nous sommes alors à l'extrémité sud du delta du Nil.
Elle fut considérée comme ayant été la cité des obélisques.
Nomenclature donnée à une cité dont son clergé fut particulièrement puissant, attaché au netjer solaire Râ ! Les contrées primitives et petites principautés se sont certainement regroupées après le néolithique selon deux foyers de civilisation : celui du Nord et celui du Sud. Ainsi, autour de 3 300 B.C.E, une première tentative d'unification aura eu lieu par un souverain du Nord. Ce "premier royaume unifié" sera bien éphémère, sa capitale en aura été Héliopolis. Nonobstant, les origines exactes d'Héliopolis sont malheureusement, et à ce jour du moins, perdues. Le fait qu'il soit inclus dans le mythe de la création lui confère cependant une importance évidente, remontant à l'époque prédynastique.
Ainsi, Gizeh est géographiquement "en face" de cette cité.
Iounou,
la cité du pilier de nos anciens égyptiens.
Cette agglomération joua un rôle capital dans l'établissement de la 5e dynastie, dont les pharaons dédièrent leurs temples au Râ Héliopolitain,
ainsi que dans l'avènement du culte d'Aton sous le règne d'Akhenaton.
Héliopolis, la cité soleil des grec.
"Oui, Héliopolis mérite le détour.
A vrai dire, elle le méritait dix fois plus il y a un demi-siècle quand elle était encore entourée de désert, vraiment verte, paisible et délicieusement cosmopolite" © Robert Solé.
Source
Une "théorie" suppute même que depuis le temple du nTr Râ à Héliopolis nous pouvions voir l’ensemble des pyramides de cette 4e dynastie (?)
Ainsi les trois pyramides principales et leurs temples semblent être bien alignés :
- Le côté Ouest des pyramides de Khoufou et Khafrê s'alignent presque parfaitement avec leur temple funéraire.
- Le côté Sud de la pyramide de Khafrê, forme une ligne droite avec le côté Sud du Sphinx et son temple.
- ...
- Les angles Sud-est de chacune des pyramides royales forment une ligne droite qui est la parfaite diagonale Nord-est au Sud-ouest.
- ...
- D'ailleurs, si nous utilisons Google Earth, il y aurait bien un alignement, une diagonale, de la pyramide de Khéops à l'obélisque d'Héliopolis.
- ...
Cependant, pourquoi de tels alignements ?
Aussi pouvons-nous vraiment subodorer, que peut-être cette diagonale était censée se diriger vers le sanctuaire à Héliopolis ? Et non pas vis-à-vis de l’obélisque puisqu'elle fut érigée bien longtemps après Khéops et ce par Sésostris I.
Utilisé comme une sorte de mire (Un point de repère.) éminemment lointaine afin de réaliser des visées dans le but probable d'éviter le vrillage des arrêtes !
Nonobstant est-ce véritablement réaliste ? Surtout lorsque nous savons qu'il y a ...
- 8 km pour atteindre Abou Roach,
- Et 23 km pour Héliopolis : je pense que ce point de repère est cependant "possible", mais le questionnement me parait ici dès plus indispensable.
Et afin de nous aider ...
Souvenons-nous, entre autres, d'une certaine interprétation, celle de l’égyptologue G. Goyon et ce sur la fonction initiale des temples solaires. Aussi, selon lui, les architectes, pour éviter la torsion de la pyramide, faisaient ériger, assez loin, au nord de celle-ci, un petit obélisque (le Benben) pour servir de point de repère quant à l’alignement. Cette sorte d'obélisque se serait transformé (pendant, ou après ?) en temple solaire, toujours d’après G. Goyon.
Vint le jour où naquit la cité de Zou ...
Elle deviendra par la suite Iounou / Onou-Iounou Jwnw / "Ville du pilier", puis Héliopolis : "Ôn" Gén. 41/45 dans la Bible (*), quant à aujourd'hui, elle n'est plus qu'un faubourg du Caire ! Le site porte du reste le nom d'Aîn-ech-Chams (l’Œil du Soleil) ! Capitale du 13e nome de Basse-Égypte (Nome du Sceptre intact _ ḥqȝ-ˁnḏ ), elle joua donc un rôle essentiel dans l'établissement de la 5e dynastie, dont les souverains dédièrent leurs temples au Râ Héliopolitain, à l'avènement du culte d'Aton, ... Et c'est au sein de cette cité que fut vénéré l’oiseau Bénou, et ce dans son temple de Hat-Ben-Ben.
Et ainsi Héliopolis finit par s' "effacer", rasée par les Perses en 525 B.C.E.
Aujourd’hui elle a "pratiquement disparue" / transformée, devenue un quartier de la capitale du Caire. Peu de chose nous sont cependant connus à son sujet, mais paradoxalement, elle possédait le plus grand sanctuaire d’Égypte dédié à Râ.
Ce sanctuaire semble avoir été constitué d'une large cour à ciel ouvert au centre de laquelle se dressait la pierre dressée, la pierre Benben.
Vint ensuite un gros obélisque ...
Ils représentaient tous les deux cette colline émergeant de l'Océan primordial : naquit ici Râ, lieu du culte d'Atoum.
Ce sanctuaire, ce temple solaire, au centre duquel se trouvait donc un obélisque unique devait avoir reçu au moins autant de soin que le temple d'Amon à Karnak.
Des temples dans les autres localités ..?
Selon une version de la mythologie d’Héliopolis, Râ s’était levé la première fois sous les traits de Bénou, notre oiseau sacré. D'aucuns imaginent même qu'il était un avatar d’Atoum, uni au benben (wbn) : ce rocher, un prototype possible des pyramidions coiffant les obélisques, les pyramides, ... est bien la nomenclature égyptienne désignant l'obélisque.
Le plan général Hat-Ben-Ben d'Héliopolis ...
Ce temple commémore la première terre immergée sur laquelle Bénou étendit ses ailes : Râ put enfin se poser. Aussi, ce sanctuaire "serait à rapprocher" de ceux des temples solaires de cette dynastie, et se retrouver à Abou Ghorab ainsi qu'à Per-Ausar dont ils se seraient bien certainement inspirés ; une chaussée montante reliant deux temples dont le principal comportait un obélisque dominant une cour à ciel ouvert au centre de laquelle se trouvait un autel solaire formé d’un disque encadré de signes "hotep", il devait avoir été destiné à recevoir des offrandes quotidiennes. Cette hypothèse ne semble n'avoir jamais été vérifiée sur le site de l’ancienne Onou.
Héliopolis, troisième citée sacrée, est l'une des plus savantes selon le légendaire Hérodote, avec son fameux temple de Râ dont il ne reste plus rien à ce jour ! Sacro-sainte comme le furent du reste Waset / Thèbes / l’Héliopolis du Sud, et Men-Nefer / Memphis ...
Plus rien, sauf :
- Une partie quant au tracé de l’enceinte du principal sanctuaire,
- ...
- L'obélisque de Sésostris I de la 12e dynastie du Moyen Empire marquant sans doute l’un des principaux temples.
Aussi, le sanctuaire d'Héliopolis "serait peut-être à rapprocher" de celui, entre autres, du temple solaire d'Abou Ghorab :
"Celui qui est agréable au cœur de Râ".
Šsp-jb-Rˁ (shesep-ib-re / "Le bonheur du Râ ")
Voici donc une "restitution" de ce qu'aurait pu être le temple solaire d'Abou Ghorab.
A environ 1200 m au nord-est des pyramides d'Abusir.
(D'après d'après Gaston Maspero, 1907).
Anciennement et faussement d'ailleurs dénommé "pyramide de Righa".
L'obélisque devait se situer au centre de l'esplanade du temple.
Pharaon Niouserré, 2 453 - 2 420 B.C.E, 6e souverain de la 5e dynastie.
L'obélisque aurait été :
- "Probablement autour de 56 m de haut, base comprise.
- Placé sur un socle de 16m de haut.
- Fort trapu,
- Maçonné,
- Et, fabriqué dans un socle de pierre, mesurait 36 m de haut.
- Ses côtés auraient été revêtus de dalles taillées dans un fin calcaire.
Nous savons que cela devait être un obélisque
après avoir trouvé le déterminant de l'obélisque sur certains blocs derrière le nom du sanctuaire du soleil šspw-jb-Rˁ.
Et voici ce qui reste aujourd'hui de la base de l'obélisque du sanctuaire de Râ.
(*) Une des 3 références mentionnées dans la bible. Genèse (41:45) : "Et Pharaon appela Joseph Zaphnathpaaneah ; et il lui donna pour femme Asenath, fille du prêtre Potipherah d'On. Et Joseph se rendit dans tout le pays d'Égypte." (King James Bible).
Et au Nouvel Empire, notre nTr ...
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Plan de cette thématique ...
Probablement même dès le Moyen Empire ...
Nous sommes bien avec un oiseau particulièrement mystérieux.
Ce fut un bien grand et bel échassier, affectionnant les lieux humides : les fourrés de papyrus du delta, les berges du Nil, ... Ainsi, lorsqu’il jaillissait de l’eau, son mouvement pouvait rappeler celui de l’astre solaire s’élevant au-dessus de l’horizon. Ainsi, le lien avec Râ fut fait, et ce en toute évidence : parfois même Bénou remplaçait Râ sur la barque solaire, coiffé du disque solaire ou de la couronne atef, le liant également à Osiris.
Malheureusement, il semble visiblement disparu de nos jours.
Nous voici donc avec une sorte de grand héron semblant avoir vécu jusqu'à une époque relativement récente et ce au sein de la péninsule arabique. D'aucuns supputent le fait qu'il puisse avoir été à l'origine même du Bénou, appelé Ardea bennuides.
Nous voyons alors apparaître au Nouvel Empire un autre oiseau voyageur, le héron cendré / le héron pourpré :
- Un grand oiseau,
- Avec un plumage gris foncé,
- Au cou blanc émaillé de rayures sombres,
- Bec fin, allongé,
- Le bec et les pattes sont jaune grisâtre,
- ...
- Une double aigrette sur la tête, on aurait pu croire qu'il jaillissait du Nil comme l'aurait fait Râ, au lever du jour.
Voici selon Antoine Métral, le phénix :
- Un cou doré avec des touches de safran au-dessus,
- La poitrine pourpre,
- Des "rayons d’or et de feu" sur ses ailes,
- Une queue avec des traces dorées,
- Les yeux étaient rouge vif,
- Les ongles des pattes roses,
- ...
"Le héron cendré (Ardea cinerea) G31
et
le héron pourpré (Ardea purpurea) G32
sont des espèces sédentaires en Afrique de l'Est
et leurs populations sont renforcées durant l'hiver par la venue de migrateurs
en provenance de la région palé-arctique (Europe)."
Voici donc une très belle aquarelle de Jean-Paul MAYEUR.
Bec fin, allongé et, muni d'une double aigrette sur la tête, nous aurions bien pu croire que notre bel oiseau jaillissait du Nil comme l'aurait d'ailleurs fait Râ, au lever du jour.
Bénou, un oiseau, bien d'accord sur ce point, mais lequel ?
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Plan de cette thématique ...
Souvenons-nous :
- Il aurait bien pu être cette sorte de passereau et ce au cours de l'Ancien Empire, et plus exactement la bergeronnette printanière.
- Peut-être au Moyen Empire, et surement au Nouvel d'ailleurs, voici le héron.
De plus, si nous nous référons à :
- Gardiner, il donne la nomenclature de bnw à la fois aux espèces du héron cendré et celui dit pourpré.
- ...
- Vernus, quant à lui suppute que seul le héron goliath (Ardea goliath ou Ardea bennuides) était à l'origine du phénix.
- ...
Il appert en vérité que l'évidence peut être bien souvent trompeuse.
Partant de là ...
Et aussi de moult écrits qui mentionnent le phénix comme ayant été véritablement un oiseau extraordinaire, splendide, ... Seulement voilà ... Il en ressort qu'il aurait pu être de la taille d'un homme, avec un plumage orné de rouge, de bleu et même d'or : éclatant en somme. Dans ce cas de figure, ne pouvons-nous pas subodorer qu'il était unique en son genre ?
Adonc, cette représentation quant à notre bel oiseau, même en tenant compte du côté mythique, ne peut visiblement correspondre à nos hérons "classiquement mentionnés".
- Ni le héron cendré,
- Ni le héron pourpré,
- Ni le héron goliath. Souvenez-vous alors de James Burton (*). Il aurait découvert le long de la côte du golfe de Suez des nids coniques énormes au point d'atteindre les 5 mètres de haut ! Il semblerait même que certains autochtones lui auraient confié qu'ils avaient été construits par un oiseau géant qui vivait dans la région et ce jusqu'à une date récente.
L’existence au sein de la Kemet ancienne d 'un héron géant Ardea bennuides (**) semble avéré, du moins fort probable ! Bien plus grand visiblement que le goliath mais, hélas, il est membre de cette grande caste d'animaux maintenant disparus ! Des chercheurs auraient même découverts des os sur une île, celle d'Umm al Nar, près d'Abu Dhabi aux Émirats arabes unis. Le carbone14 indiquerait que l'oiseau aurait vécu vers 3 000 B.C.E : de la première à la onzième dynastie. Ella Hoch lui aurait apporté la nomenclature d'Ardea bennuides dans cette optique qu'il aurait été à l'origine de l'oiseau Bénou.
Une représentation du Bénou, possiblement inspiré par A. bennuides.
Ebers, Georg. "Egypt: Descriptive, Historical, and Picturesque."
Volume 1. Cassell & Company, Limited: New York, 1878 en page 187.
(*) James Burton, nous sommes alors en 1822. Il a été un des premiers égyptologues britanniques et a travaillé sur de nombreux sites à travers l'Égypte et notamment dans la vallée des Rois.
(**) S. H. Au frère, loc. c il., en page 113 à 121, pls. XXV et XXVII où nous trouvons sur le papyrus la taille d'un héron géant dont la taille dépasse celle des hommes et celle des taureaux, atteignant presque la taille d'Osiris
Le héron pourpré est rarement identifiable ...
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Quant au héron cendré, il est certainement un des oiseaux les plus représentés dans l'art et même l'écriture égyptiens, pour preuve nous allons pouvoir l'admirer au sein même d'un mastaba, un des fils même de Khéops.
Je vous transporte donc maintenant au sein de la dernière demeure de Kawab (G 7110-7120), propriétaire de G 7120, avec Hetepheres [II] :
Source
Voyez notre héron.
Il se trouve au sein du mastaba de Kawab de la 4e dynastie (Ancien Empire) à Gizeh.
Il fut un des fils de Khéops au sein de la nécropole est,
réunissant les sépultures de personnages importants de la famille royale,
aux côtés des pyramides des reines.
Kawab chapel reliefs G 7120, assigned to east wall of chamber B.
Ses pattes sont parfois représentées bien plus longues qu'en réalité ! Les artisans anciens avaient bien cette capacité, celle à saisir les traits caractéristiques de leur modèle.
Le héron est un déterminatif :
- Du mot bnw (bynw) "phénix",
- Et au mot snty "héron" : je subodore même que l'idéogramme G32 / / "submerger, inonder" représentait un héron perché. Cela mettrait alors en lien ce fameux héron et les champs irrigués.
G32 / Idéo, Dét :
Cet oiseau que nous affectionnons finalement, ne raffolait-il pas de batraciens, de petits animaux vivants dans les eaux boueuses voire même d'eaux stagnantes ? De ce fait, il nous est parfois représenté dans les fourrés de papyrus. Il est facile de comprendre que l'inondation pouvait apporter une luxuriance vie animale et végétale, aussi notre héron perché pouvait bien être un symbole, celui de la richesse. Il était lié à la création du monde, à ce tertre émergé pour la première fois et, sur lequel Bénou s'était bien posé.
Et, voici maintenant un hiéroglyphe :
- Il représente en fait notre héron perché et ce sur un monticule, ce dernier émergeant des terres inondées.
- Il désigne aussi "être inondé" ...
Bénou sur un bâton ...
Il symbolisait bien l’inondation.
Nous pouvons aussi l'admirer notamment au sein du premier hypogée d' Horemheb à Saqqarah qui est représenté en faisant offrande à notre bel oiseau lié à l’inondation !
Pharaon en adoration devant le nTr Hapy et notre oiseau Bénou.
La survie de l'Égypte tient en grande partie à la régularité de l'inondation, symbolisée par Hapy.
Medinet Habou.
Lien
Le grand Bénou Bnw pwy aA ...
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Il fut en vérité une sorte de belle variante quant à notre oiseau, le Bénou : . Elle est du reste mentionnée sur la stèle de Metternich présente aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York et découverte à Alexandrie. Elle serait datée de la supposée trentième dynastie (Environ 100 B.C.E), avec "Nechadnebo II".
Elle raconte entre autres, une belle histoire, celle avec Isis sauvant un homme, jeune, empoisonné, ...
Nous sommes maintenant au sein d'un groupe de stèles, souvent dénommées "Stèle d'Horus sur les crocodiles" :
Présenté par Mohammed Ali au prince Metternich (chancelier d'Autriche), 1828.
Acquis auprès de la famille Metternich par Jean Lombard, Genève.
Vendu par Lombard au musée et ce en 1950.
Source
Une petite histoire dans la Grande ...
Alors souvenez-vous : "Lorsque le prince de Metternich, fuyant en 1848 les révolutions de Vienne et de Hongrie, vint, après un séjour en Angleterre, s'établir en Belgique ..."
Stèle de Metternich.
Règne de Nectanebo II.
Nous sommes au sein de la période tardive i.e. 360 – 343 B.C.E, 30e dynastie.
Elle fut découverte à Alexandrie.
Cependant d'aucuns supputent une origine Memphite, voire même Héliopolis : temple des taureaux de Mnevis.
Source / Metropolitan Museum.
"Tu es le grand Bénou
qui est né sur les branches de l'arbre Tjeret
dans la maison du grand prince à Héliopolis."
Cette phrase pourrait fort bien faire référence à un mythe ...
Ainsi, au commencement du monde, Bénou aurait survolé les eaux primordiales : se souvenir ainsi du Noum.
Ensuite, il aurait rompu le fameux silence par son premier cri.
Puis ...
Il serait descendu sur le tertre primordial et posé sur le Tjeret.
Un arbre légendaire lui aussi (Tem) ...
Le saule sacré et consacré à Osiris (le "Livre des cavernes"), il est bien attesté dans cet anthropisation que furent les "vergers sacrés" de Haute-Égypte (4 nomes) et Basse-Égypte (1 province). Et ce fut probablement pour cette raison que notre Bénou fut quelque fois représenté au moyen de la couronne Atef d'Osiris.
Un arbre sacré, un arbre de vie, un beau concept et une réalité aussi "immatérielle" que profonde à travers ce respect, celui de l’homme pour l’arbre, il fut ainsi vénéré non pour ce qu'il était, mais pour ses liens avec les divinités.
L’endroit où était planté l’arbre sacré d’Héliopolis s’appellerait de cette toponymie bien attestée (*), même si du reste elle est fort rare finalement :
Salix subesserata.
Arbre ou arbuste dioïque pouvant atteindre 7 à 10 m.
Hautement hydrophile et de fait lié à l’inondation, il se développait sur les bords du Nil, près des puits, des canaux d'irrigation, ...
Il se développe bien souvent en une sorte de buisson dense.
L'identification de Trt à Salix subesserata à été proposé par MOLDENKE.
Le Tjeret.
Penchons-nous maintenant sur un certain sarcophage, celui de Sobek de Shedet, crocodipolis, Medinet el Fayoum, il fut conçu en bois de saule, et "caché dans le saule".
Symbole :
- De la puissance du démiurge,
- De la récurrence,
- De la régénération,
- Une allégorie de la renaissance, au renouvellement des temps au sein des cycles déterminés(**) ... Le tombeau de la divinité surmonté de S. subesserata est comparable à la butte issue du Noum.
Voici la fameuse butte ou tertre arboré ("Iât") du nTr Osiris,
d’après un papyrus de Tanis dans le delta oriental d’époque tardive.
Etude d’Aufrère, 1999, en pages 121 à 206.
Les végétaux sacrés de l’Égypte ancienne, in Encyclopédie religieuse de l’univers végétal, I,
Montpellier, France, Université de Montpellier, Orientali Monspelliensia, X.
(*) L. LIMME, "Un toponyme héliopolitain", in Miscellanea in honorem Josephi Vergote edenda curaverunt P. NASTER, H. DE MEULENAERE, J.QUAEGEBEUR, OLA6-7, 1975-1976, en pages 373 à 379.
(**) M. GUIGNIAUT, ibid, en page 473
Le Bénou en rapport avec la pierre benben ...
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Plan de cette thématique ...
Vous voyez ici une des nombreuses figurations de notre légendaire oiseau. Il est posé sur le tertre primordial émergeant de l'océan primordial. Et comme vous savez, Râ apparut ici et ce pour la première fois. Aussi, voilà une représentation récente, elle a cette importance à mes yeux, celle de démontrer l'évolution des paradigmes à travers les différentes périodes de notre Histoire.
Voici une mosaïque romaine Bas-Empire de sol avec des semis de roses.
Marbre et calcaire, fin du 5e siècle de notre ère.
Provenance : Daphné, faubourg d'Antioche.
Visible au musée du Louvre.
© Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow), 2004-05-03.
"Benben,
le pilier dans Héliopolis,
qui préside au Château du Benou"
Le Benben ...
Un monticule dressé ...
Un rocher qui donnera naissance au concept de pyramide, d’obélisque, de tertre, et même de podium de temple.
Il semblait constituer le centre même du grand temple solaire, une de ses protections bien certainement.
Et une autre image probable de ce monolithe élevé est donc bien le légendaire obélisque ! Bien souvent du reste il trônait par paire et ce à l'entrée des temples : son pyramidion fut souvent orné d'or, d'argent, d'électrum cet alliage naturel d'argent et d'or. Ainsi, il reflétait les premiers rayons de Râ ! Ce "placage" confère aux obélisques le pouvoir de répandre l’énergie bienfaitrice issue de l’astre diurne. C’est ce qui ressort en tout cas de la dédicace de l’obélisque nord d’Hatchepsout dans la Ouadjyt ... Souvenons-nous, que moult d’entre elles quittèrent les deux terres et ceci, dès la fin de l'antiquité. L'obélisque, aurait-il pu d'ailleurs être considéré, par nos anciens, comme un rayon de soleil figé ?
La pierre benben désignait bien quant à elle ce "bloc" sacré du temple solaire, les rayons de Râ l'irradiait. Et selon le paradigme Héliopolitain, nous serions face à une petite colline en forme de pyramide, d'où Râ s'était levé vers le ciel au cours de la création. Ce tertre symbolisait de fait l'astre solaire, aussi, si pharaon avait été inhumé sous ce symbole divin il aurait vécu pérennement de la même manière que Râ lui-même.
Voici une butte fouillée par W. M. Flinders Petrie en 1912 à Héliopolis :
- Une structure étonnante.
- Une représentation architecturale de la butte primordiale et pourquoi pas un lieu d’observation du ciel ?
- Une plate-forme à peu près carrée,
- Aux angles arrondis,
- Avec une imposante étendue : serait-ce le temenos même d’Héliopolis ? Notons cependant qu'il est fort rare dans l'architecture égyptienne d'observer un temple érigé sur une butte.
Et si nous considérions D. Jeffreys et S. Quirke il y aurait :
> L'un pour Râ : tourné vers l'est, le soleil Levant et les collines du désert.
> Et l'autre avec Atoum : à l'ouest, le Râ couchant, et ce bien sûr vers le Nil.
- Une salle centrale : cette dernière pourrait bien être le "domaine du benben" symbolisant la butte émergée.
Le Bénou et son domaine ...
Le domaine du Benben ...
Le domaine du Bénou que nous pouvons voir au sein des textes des pyramides, une sorte finalement de "point de jonction" quant à deux formes de Râ, celle vespérale et matinale, pouvant se confondre avec l'oiseau sacré d'Héliopolis, Bénou.
"Atoum-Khépri,
tu as culminé sur la butte,
tu t’es élevé sous la forme du Bénou,
qui est maître du benben,
dans le château du Bénou à Héliopolis"
Textes des Pyramides, § 1652.
Bénou apparaissait alors en une sorte de dualité, à la fois comme un :
- Râ naissant : image de la création.
- Et comme un Râ vieillissant : il appelait bien évidemment à la régénératio. Précisons tout de même, qu'au sein des textes, nos anciens ne mentionnaient pas deux volatils distincts, mais plutôt deux aspects d’un même oiseau.
Aurait-on eu affaire à Héliopolis, à un oiseau sacré ? Une image vivante de Râ avec une coexistence :
- Matinal et vespéral ?
- Râ et Osiris ?
- ?
Souvenez-vous de l’intronisation d’un animal sacré et ce le temps d’une année qui en fait laissait sa place à un autre pour l’année suivante comme à :
- A Edfou, avec un faucon choisi par la divinité lors des cérémonies du Nouvel An, et ce parmi les spécimens de la volière du temple. Rappelons en aparté, que ce fut bien sur ce site, à l'ère gréco-romaine, que la "documentation" est la plus danse quant au caractère d'animal sacré : se souvenir du "temple du faucon" par exemple, ...
- A Memphis, avec les taureaux Apis,
- A Mendès, avec le bélier de Banebdjed,
- Dans différents temples du Fayoum, avec les crocodiles du netjer Sobek.
- … Alors, pourquoi ne pas envisager la même chose à Héliopolis avec le héron, incarnant notre Bénou ?
Nonobstant :
- Y avait-il véritablement une volière à Héliopolis ?
Pas à ma connaissance.
- A-ton retrouvé des textes relatant l'intronisation d'un animal sacré, comme à Edfou ?
Pas à ma connaissance.
Toutefois, Râ avait un corps et de ce fait pouvait parfaitement mourir.
Souvenez-vous du Livre des Portes quant à certains ennemis :
"... se consument dans le domaine du benben
près de l’endroit
où se trouve le corps (cadavre) de ce dieu"
Souvenez-vous du "Livre pour Sortir au Jour" :
"Je vois mon père,
le Seigneur du soir.
C’est son corps qui est à Héliopolis"
Alors nous pouvons aisément faire un lien entre les sources égyptiennes anciennes et les représentations Hérodotéennes :
- Le corps vieillissant de Râ,
- Navigant au sein du royaume des défunts,
- Il prend alors l'aspect d'une momie en quittant le corps, se levant à l'orient,
- La divinité "Râ embaumé" était ainsi unie à Osiris.
"J’ai ressuscité (ou momifié)
celui qui est tombé sur son dos (Osiris),
le Bénou
que les occupants de cette salle adorent"
Quant à l'obélisque ...
Daté de 1 920 B.C.E ...
Avait-il d'ailleurs ce rôle d’intermédiaire et ce entre le monde terrestre et celui céleste, rapprochant ainsi les obélisques du concept d’horizon ?
Aussi, celui de Sésostris I est toujours visible de nos jours et à sa place d'origine, à savoir Héliopolis. Il fut en fait érigé en lieu et place d'un autre symbole, d'un alter égo en quelque sorte, la fameuse Maison / temple du Phénix, refermant probablement la pierre sacrée, le Benben. Sésostris I semble avoir restauré la cité sacrée d'Héliopolis, une inscription est même gravée sur une stèle au sein de cette agglomération antique.
Nonobstant, de nombreuses questions pourraient demeurer :
- Qui était véritablement Sésostris I ?
- Pourquoi était-il si nécessaire de marquer la place de la pierre de Benben avec un obélisque ?
- Et où est passée la pierre de Benben ?
- ... ?
Et selon l'archéologue américain James Breasted :
"... cet objet était déjà sacré
dès le milieu du troisième millénaire avant notre ère
et
sera sans doute beaucoup plus ancien".
"Un obélisque est simplement une pyramide
reposant sur une base élevée,
qui est devenue le puits".
L'obélisque d'Héliopolis.
Ainsi, cet obélisque nous donne une "image" de l'épisode du Benben, la première pierre immergée du Noun cet l'océan primordial.
Bénou, un animal sacré à Héliopolis.
Erected by Senusret I over 4 000 years ago, it is the world's oldest obelisk.
Sésostris I fêta alors son premier jubilé, celui de ses 30 ans de règne (Fête Sed).
Cela n'est pas son "jumeaux", mais une "autre vue" de cet obélisque de Sésostris I.
© Ch. Chusseau-Flaviens.
Le Bénou et sa périodicité particulière.
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Plan de cette thématique ...
Et afin d'argumenter cet état nous voici avec un extrait d'Hérodote.
Une aporie ancienne ...
Notre auteur y décrira à un moment donné un oiseau qui visiblement ne semblait n'avoir aucune correspondance au sein de Kemet l'ancienne ! Nous pourrions y comprendre qu'il aurait pu être inspiré par un autre "écrivain", et "pourrait" n'avoir ni entendu, ni vu, ..., et ce même s'il a obtenu des informations théologiques de bonne foi.
En fait ...
Il semblerait bien que se sont les prêtres égyptiens eux-mêmes du sanctuaire d’Héliopolis qui lui aurait enseigné que le phénix apparaissait tous les cinq cents ans dans le temple de Râ d'Héliopolis lorsque son père venait à mourir et ce afin de l'inhumer.
En vérité ...
Il n'y avait toujours qu'un seul phénix, avec cette particularité, celle de vivre fort longtemps : de nombreuses traces écrites s'accordent visiblement à mentionner une pérennité minimum de 500 ans et de plus il se reproduisait lui-même.
"... phénix.
...
il ne vient en Égypte que rarement,
tous les 500 années,
aux dire des Héliopolitains.
... ".
Hérodote, historien et géographe grec du 5e siècle B.C.E, Enquête II, 73.
Lorsque le phénix ressentait le moment de sa rupture il érigea un nid au moyen de branches aromatiques, d'encens, de ...
Puis il y mit le feu, battit des ailes afin d'attiser lui-même les flammes, il se consuma ainsi. Le brasier finit certainement par s'atténuer, en perdit de sa chaleur en quelque sorte, de sa brillance même, à la manière de Râ lorsque la nuit approchait.
Alors que notre oiseau fut en cendres, vint à gazouiller un oisillon au milieu des débris.
...
Voici un des titres de notre Bénou, "Le seigneur du jubilé" : Heb-sed ...
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Plan de cette thématique ...
D. Meek, loc. cil. en pages 47 à 48 :
- Meek pense que le bnw est un véritable symbole.
- Celui d'un retour périodique quant à l'instant créateur et ce à travers ses diverses manifestations visibles pour les hommes !
Le lever de Râ ...
La montée de la crue, celle recouvrant Kemet, la rendant pratiquement semblable à l'océan liquide des temps originels. Bnw fut de fait le garant des cérémonies du jubilé royal durant lesquelles se régénérait l'énergie de pharaon afin qu'il puisse continuer à assumer son rôle fondamental de médiateur entre les netjerou(t) ainsi que les hommes.
Heb-sed ḥb-sd :
- "heb" : fête.
- "sed" : aucune interprétation ne fait autorité parmi les égyptologues. Toujours est-il que le nTr Sed était une forme très ancienne de la divinité loup Oupouaout.
Aurait-il pu être funéraire ? Il protégeait et guidait le souverain lors de sa rupture symbolique avant de renaître en Horus.
Serait-ce fonction de la queue de canidé, et ce dans le costume de chasse aux époques préhistorique, prédynastique même, ... ?
D'aucuns se sont alors "divertis" à réaliser quelques comparatifs entre certains rites jubilaires :
- Pratiqués en Afrique,
- Avec les interprétations quant aux sources égyptiennes anciennes, et ainsi, ils sont arrivés à supputer que l'origine du rituel "serait" une antique chasse de qualification destinée à désigner le nouveau chef de clan et ce après avoir sacrifié l'ancien. Il était alors devenu bien trop âgé afin d'assurer son rôle de chef de chasse ...
Toujours est-il que la "première attestation" connue de cette fête-Sed "remonterait" au règne d'Oudimou, quatrième roi de la première dynastie, à savoir Den : tombe T du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos.
Cependant pour glaner des informations bien plus probantes encore, il nous faudra :
- Observer le dispositif architectural à Saqqarah, de Djoser,
- Sans omettre bien évidemment le légendaire temple solaire de Niousserê,
- ...
Il est quand même bien difficile, dans l’état actuel de nos connaissances, d'établir un déroulement exact des cérémonies ! A cela s'ajoute le facteur variabilité des scenarii, la "discrétion de la prêtrise", ..., nous restons de fait ici dans le domaine des suppositions.
Ainsi, un des titres de notre Bénou ne fut-il pas "Le seigneur du jubilé" ? Et cela ne serait-il pas en fonction :
- De l'extraordinaire pérennité de son existence ?
- ...
- De ce symbole, celui d'une vie se renouvelant, conceptualisant finalement la renaissance ?
- ...
Le jubilé royal,
La fête sed,
Le Heb-sed ... Normalement cette festivité se déroulait après 30 années de règne (Un exploit qui explique certaines exceptions : 16 ans quant à Hatchepsout, ...), puis tous les 3 ans.
Cela devait du reste répondre à une logique bien précise, ainsi ...
Tout au long de son règne le demi-netjer avait certains devoirs essentiels comme la bonne marche des phénomènes naturels garantissant la vie, veiller à l'équilibre du monde, maintenir l'ordre universel (Maât par exemple.), ... "Tous cela fut créés par les netjerou(t) et désirés par les hommes."
Bien logiquement, il ne pouvait accomplir sa destinée que s'il restait en pleine possession de ses moyens, aussi à cette exigence répondait la fête Sed :
- Renouvellement de ses pouvoirs,
- De sa force vitale,
- Confirmation de sa nature divine,
- De ses capacités à gouverner le pays,
- A assurer la permanence de la création,
- De la fertilité des terres,
- ...
Cela pouvait consister à une série d'épreuves pouvant durer 5 jours :
- Événementiels physiques,
- Courses,
- Danses,
- Religieux,
- Dons d'offrandes,
- Navigations,
- Visites de sanctuaires où pharaon devait être accueilli par les déités,
- Édification de chapelles, de temples, restaurations de bâtiments anciens, ...
Héliopolis la cité du Pilier, celle du soleil aussi :
Livre de Henri Édouard Naville.
The Festival-Hall of Osorkon II in the Great temple of Bubastis publié en 1892 à la planche IX.
Source
Il y a cinq piliers :
- Le premier avec au sommet la tête du "Taureau d'Héliopolis",
- Le second, le pilier Ioun, avec cette tête de taureau correspond au Heb d'Héliopolis,
- Le troisième est "Le pilier d'Héliopolis qui préside le Heb-Sed",
- Les troisième et quatrième sont partiels finalement, au point qu'il nous est impossible de les différencier, ils semblent même avoir été deux "symboles", se trouvant au sein du château du Bénou,
- ...
Nous voici au 5e siècle B.C.E avec le regard d'Hérodote ...
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Plan de cette thématique ...
Nous voici avec "Le père de l'Histoire", dénommé ainsi par Cicéron lui-même en fonction certainement de son œuvre. Hérodote est un historien et un géographe né en 484 B.C.E à Halicarnasse.
Du phénix il nous a laissé au moins un paragraphe.
Aussi, il nous mentionne quelques observations quant à ses nombreux voyages, dont celui au sein de Kemet : Euterpe, livre II, § LXXIII. Le père de Joachim Camerarius avait réalisé une traduction d’Hérodote au début du 16e siècle.
"Il y a un autre oiseau sacré ,
qu’on appelle phénix.
Je ne l’ai vu qu’en peinture ;
on le voit rarement ; et si l’on en croit les Héliopolitains,
il ne se montre dans leur pays que tous les cinq cents ans,
lorsque son père vient à mourir.
S’il est tel qu’on le représente,
le plumage de ses ailes est en partie doré, en partie rouge.
Par la taille, il ressemble surtout à l’aigle.
On en rapporte une particularité qui me paraît incroyable :
il part de l’Arabie,
se rend au Temple du soleil avec le corps de son père,
qu’il porte enveloppé dans de la myrrhe, et lui donne la sépulture dans ce temple.
Voici de quelle manière :
il fait avec de la myrrhe une masse en forme d’œuf,
du poids qu’il se croit capable de porter,
la soulève et essaye si elle n’est pas trop pesante ;
ensuite lorsqu’il en a fait l’épreuve, il creuse cet œuf,
y introduit son père ;
puis il bouche l’ouverture avec de la myrrhe, de manière à retrouver le poids primitif. Lorsqu’il l’a, dis-je, refermé,
il le porte en Egypte au Temple du Soleil.
Voilà ce que fait, dit-on, cet oiseau."
Hérodote, historien et géographe grec du 5e siècle B.C.E, Enquête II, 73.
Nous voici maintenant entre 50 et 120 ans AD avec le regard de Publius Cornelius Tacitus ...
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Plan de cette thématique ...
Voici un historien et sénateur romain, il est né en 58 et mort vers 120 de notre ère.
Un livre d'histoire ...
Il a été écrit en latin.
En vérité il correspond à une ère comportant pas moins de 4 empereurs romains.
Extrait des annales de TACITE / "Ab excessu divi Augusti" :
"Vita mihi mors est" = "La mort est pour moi la vie".
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Plan de cette thématique ...
Le phénix semble, à travers les ères, avoir été le sujet de bien des réflexions !
Aussi projetons nous à Bourgeat en 1702 ...
Avec un certain auteur dénommé J. Camerarius et son œuvre le "Symbolorum ac emblematum".
Il y recense le symbole du phénix dans de bien nombreuses œuvres, anciennes évidemment, comme :
- Hérodote (Euterpe livre II),
- Philostrate (in vita Apollonii),
- Horapollo (L I cap 34 et 35),
- Pline ( L.X cap II ),
- Solinus et Sénèque,
- Tacite (Annales L.V.),
- Aelianus (L.V. cap LVIII),
- Lucianus,
- Sextus Aurelius Victor,
- Suidas, Xiphilinus (vita Tiberii),
- Glycas,
- Aeneas Platonicus Aristides,
- Marc Aurèle,
- Ovide (Métamorphoses XV),
- Claudianus,
- Lactance,
- ...
Parmi les auteurs chrétiens, il cite :
- Grégoire de Nazianze,
- Basile, Tertullien (de resurrectione carnis),
- St Cyrille,
- St Cyprien,
- Eusèbius Pamphilus (vie de Constantin),
- St Ambroise,
- Isidore de Séville,
- Et le Grand Albert,
- ...
Voici quelques devises tirées bien entendues de ses auteurs anciens et relatifs à notre Phénix grec :
- UT VIVAT ( a Ruscello ) = "pour qu’il vive".
- SE NECAT UT VIVAT = "il se tue pour vivre".
- "PERIT UT VIVAT" / "il doit mourir pour (re)vivre".
- "SE NECAT UT VIVAT” / "il doit lui-même mettre fin à ses jours".
- ...
Que peut-on y ajouter ?
Que, peut-être, le phénix fut un symbole, celui bien évidemment évoqué par Camerarius est proche, voire même complémentaire de celui du Pélican se sacrifiant pour nourrir les siens.
Ainsi ...
Se pourrait-il que les exégètes chrétiens puissent avoir introduit dans ce symbole une notion de "mort subie" qui ne figurait pas dans les textes initiaux ?
Référence très probable à l’histoire du Christ ?
Référence à l'agneau égorgé ?
Référence à celui de la résurrection ?
... ?
Quand Bénou prend de multiple facettes :
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Plan de cette thématique ...
* Selon Philippe COLLOMBERT :
De l'université de Genève, département des sciences de l’Antiquité ...
Ḥw.t-bnw ...
Ḥw.t-rdw ...
Sic : "Cependant, tous ces exemples me semblent révéler de manière indubitable qu’il s’agit d’un même toponyme, de lecture Ḥw.t-rdw, "Le-château-de-l’oiseau-redou". "
* Quand les scientifiques usent de poésie, les astronomes font alors appel à l’Égypte ancienne autant qu'à ses mystères :
"La poésie est une tentative d'ouvrir les yeux pour voir ce que "nous ne voyons plus" " : de Jean Cocteau (1883-1963)
Aussi, voici :
- Une désignation internationale à savoir 101955 Bennu,
- Un astéroïde découvert en 1999,
- D'un diamètre d'environ 500 m,
- Décrivant une orbite de 1,2 an autour de notre astre,
- OSIRIS-REx lancée en 2016 par la NASA rapportera normalement en 2023 un échantillon dont la masse avoisinerait les 60 g de son sol,
- ...
* Et voici une autre forme quant à notre Bénou et ce pour nos anciens égyptiens avec la légendaire planète Vénus :
Bénou semble en effet avoir été lié à cette planète, à savoir Vénus et ce au sein du "Livre pour Sortir au Jour". L'oiseau Bénou désignait bien cette planète qui précède l'astre Râ afin évidemment de le guider.
La marche des astres ...
Souvenez-vous ...
Les deux principales écoles astronomiques étaient les "collèges" d'Héliopolis et d'Hermonthis : nous pouvons remonter ainsi à la nuit des temps, probablement avant le début de l'Histoire. Ainsi, les données astronomiques des monuments de l'Ancien Empire ne différent finalement que très peu de celles des textes de la Basse Époque et ce 3 000 ans plus-tard.
Vénus ...
L'astre le plus brillant du ciel, après bien évidemment Râ et la lune.
Source
* ...
* Revenons à quelques antiques représentations :
Papyrus d'Ani, au sein de la planche 28 et au chapitre 81A.
"Transformation en lotus"
puis en
"nTr qui éclaire les ténèbres", au chapitre 80.
Les textes des transformations reposent sur une longue tradition :
- Les Textes des Pyramides décrivent les formes que le roi adoptait quand il montait vers le ciel.
- Ces textes furent ensuite repris dans les Textes des Sarcophages avant d’être utilisés dans le "Livre pour Sortir au Jour" et ce dans douze chapitres (le chapitre 79 est ici absent).
- Ces chapitres décrivent toutes les formes que le défunt pouvait adopter. Chaque heure du voyage diurne de celui-ci correspond à une forme du netjer solaire. Ainsi, une fois encore, le défunt s'identifie à la déité solaire, ultime garantie pour s'assurer une vie après la mort.
Image de gauche : le phénix, l'oiseau solaire.
Image du milieu : le lotus et la fleur primordiale qui, en s'ouvrant, donne naissance au premier soleil.
Image de droite : le défunt pouvait prendre l'aspect de n'importe quelle divinité. Ici il prit l’aspect du nTr solaire.
"Cette petite dalle qui porte l'image d'un oiseau taillée en creux est un moule univalve.
Il était utilisé pour la fabrication de figurines en cire à dos plat, en forme d'oiseau "benou" (héron cendré)
que l'on retrouve sur les momies à la Basse Époque.
L'oiseau peut également être représenté debout.
Cet oiseau sacré d'Héliopolis, lié au culte solaire, manifestation des dieux Rê et Osiris est un symbole de renaissance.
Il est le prototype du phénix grec"
Source
D’après des formules du "Livre pour Sortir au Jour" de dame Ânkhesenaset.
Voici l'oiseau Bénou et le phénix.
En écriture hiératique, 20-21e dynastie, Thèbes, Troisième Période Intermédiaire.
Éclats calcaire avec traces de résine (H : 9 cm ; L: 14,2 cm ; ép : 3,7 cm)
© Marsailly
© Fakhry Assad
Voyez cet hymne au soleil, qui apparaît dans l'horizon représenté par deux lions adossés :
Imenemsaouf salue Râ !
Prise de vue précédente en zoom !
Papyrus de la 21 - 22 e dynastie.
L'oiseau Bâ offrant de l'encens à un phénix momiforme assis.
Papyrus mythologique d'Imenemsaouf,
chef des porteurs de boucliers du netjer Amon.
© Musée du Louvre / C. Décamps.
Le phénix ...
Quand celui-ci sentit sa fin venir ...
Il construisit un nid fait de branches aromatiques et d'encens ...
Il y mit alors le feu.
Alors, il se consuma dans les flammes.
Des cendres de ce bûcher surgissait alors notre nouveau phénix car apparemment il ne devait en exister qu'un, selon certaine mythologie.
...
...
Ainsi ...
Au culte de Râ ...
Au sein de Kemet ...
Se rattachait le Bénou", ce héron symbolisant dans les hypogées le Soleil levant et la vie dans l'au-delà.
Eruption sur le Mont Etna (Sicily)
donne l'illusion d'un Phoenix dans le ciel.
© The Fabulous Weird Trotters
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
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Plan de cette thématique ...
https://www.persee.fr/doc/mom_0151-7015_2013_act_51_1_2258 :
http://www.gizapyramids.org/static/pdf%20library/giza_mastabas_3.pdf
Guide animalier Kenya & Tanzanie, Editions Cosmoppole & Editions Marcus _ Site : www.guidesmarcus.com
"L’œuf du phénix. Myrrhe, encens et cannelle dans le mythe du phénix", L’animal et le savoir, de l’Antiquité à la Renaissance, Revue Schedae, 2009.
F. Lecocq, "Les sources égyptiennes du mythe du phénix".
Isabelle Franco, Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne. Pygmalion / Gérard Watelet, 1999.
Le culte de Rê de Stephen Quirke aux Éditions du Rocher, (2004) : lire pour le Bénou entre les pages 36 à 40.
L'Égypte ancienne dans le Metropolitan Museum Journal , 1–11. 1977. New York: Le Metropolitan Museum of Art en page 34.
BAINES John, "Bnbn: Mythological and Lin guistic Notes", in Orientalia, n° 39, 1970 en page 392 ; QUIRKE Stephen, op. cit., en page 113 à 114.
Alors, à suivre ...
J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !
"Il en est ainsi pour toujours :
l'homme n'est rien.
L'un est riche,
l'autre est pauvre.
Tel était riche l'an passé qui est vagabond aujourd'hui.
Le cours d'eau d'antan passe aujourd'hui ailleurs.
De grands lacs sont à sec
et
d'anciens rivages sont dans l’abîme"
Aménémopé fils de Kanakht.
Et ce au profit de l'éducation de son fils.
Aussi :
Il est bien temps de prendre soin de vous !
Immortel, l'oiseau Bénou, le phénix égyptien, est une forme du dieu solaire.
Hypogée d'Inherkhaou à Deir el-Médineh (TT 359).
Nouvel Empire, 20e dynastie, règne de Ramsès IV (1 152 - 1 145 B.C.E).
Puissiez-vous avoir
la longue vie
du héron-bénou !
Je vous ai intéressé ?
Alors @ bientôt.